Sénégal: Indépendance de la justice, conseil supérieur de la magistrature, situation des droits humains - Ismaïla Madior Fall peint un tableau reluisant du Sénégal

Ousmane Sonko, président du parti Pastef, opposition sénégalaise

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a présidé la cérémonie d'ouverture de l'Assemblée générale ordinaire de l'Union des magistrats sénégalais (Ums) avant-hier, samedi 19 août 2023, à Saly-Portudal. Ismaïla Madior Fall en a profité pour solder ses comptes avec les détracteurs de la justice. Pour lui, les justiciables font encore confiance en leur justice, en témoignent les sollicitions des tribunaux par les citoyens, pour connaître de leurs affaires. Et d'ajouter que ce n'est pas parce qu'un homme politique, un candidat à la présidentielle a maille à partir avec la justice qu'on doit remettre en cause l'indépendance de la justice.

L'Union des Magistrats Sénégalais (Ums) a tenu son Assemblée générale ordinaire, le samedi 19 août 2023, à la station balnéaire de Saly-Portudal. Présidant l'ouverture des travaux, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, revenant sur le rôle de l'Ums, la mission de la magistrature et la perception des justiciables de leur justice, a tressé des lauriers à la justice sénégalaise ; très décriée par certains, dans un contexte où des hommes politiques notamment de l'opposition ont maille à partir avec la justice.

Selon lui, dans tous les pays, en Afrique et le reste du monde, dans les démocraties, les citoyens dénigrent la justice, arguant que «la justice est compliquée, la justice est lente. Des fois, on dit que la justice est chère». C'est ce qui explique que dans beaucoup de pays, les citoyens expriment leur «insatisfaction vis-à-vis de la justice. Ça, c'est partout, ce n'est pas le propre du Sénégal». Mais, «je veux dire, au Sénégal, les citoyens ont confiance en la justice». La preuve, les endroits les plus fréquentés dans notre pays, «ce sont les hôpitaux et la justice. Si les citoyens n'avaient pas confiance en la justice, ils n'allaient pas porter leurs affaires devant les tribunaux. Aujourd'hui, les tribunaux sont très sollicités, ce qui confirme que les citoyens, les justiciables font encore confiance en leur justice», a-t-il déclaré face à la presse, en wolof, au sortir de la rencontre.

«ON NE DOIT PAS PARTIR D'UN CAS CONCERNANT UN POLITICIEN POUR DIRE QUE LA JUSTICE N'EST PAS INDEPENDANTE»

Pour le ministre de la Justice, ce n'est pas parce qu'un homme politique, un candidat à la présidentielle a des ennuis judiciaires que la justice n'est pas indépendante. «La justice peut fonctionner longtemps sans récriminations. Mais, dès l'instant qu'un homme politique ou un candidat à la présidentielle a un problème, on dit que la justice est manipulée». Cet épisode passé, «on apprécie positivement la justice. On ne doit pas partir d'un cas concernant un politicien pour dire que la justice n'est pas indépendante, il n'y a plus de justice dans ce pays. Non !»

Interpellé sur le fonctionnement de la magistrature, il a rappelé les procédures que la loi prévoit concernant la nomination de magistrats. «La règle, c'est la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). Nous avons tenu deux réunions du Conseil supérieur de la magistrature, en un an. Donc, ce qu'il faut retenir, c'est que le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, travaille à ce que la consultation à domicile soit une exception. Nous avons, néanmoins, fait une consultation à domicile ; mais c'était pour des corrections». En effet, après la tenue d'un Csm, «nous nous sommes rendu compte qu'il fallait renforcer le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar et le Tribunal d'instance de Dakar. C'est à Dakar qu'on enregistre le plus de contentieux ; c'est ce qui a justifié la consultation à domicile. Désormais, les consultations à domicile ne se feront qu'en cas d'urgence ou de détachement... Donc, ce qu'il faut retenir : la réunion du Conseil supérieur de la magistrature en présentiel, c'est la règle ; et la consultation à domicile, l'exception, en cas d'urgence», a-t-il justifié.

La saisine des conseils du leader de Pastef, Ousmane Sonko, du Comité des Nations unies (Onu), sur le non-respect des droits de l'homme au Sénégal n'ébranle pas par ailleurs le Garde des Sceaux, ministre de la Justice. A son avis, «il n'y a rien d'anormal. Ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est qu'hier et aujourd'hui (vendredi et samedi, ndrl), le Sénégal était devant le Comité des Nations unies pour présenter un rapport sur la torture, la discrimination raciale. Après présentation de ce rapport, suivie d'une séance de questions-réponses, le Comité de l'Onu a félicité le Sénégal. Toute personne, par le biais de son avocat, peut aller au Comité de l'Onu raconter ce qu'il veut», a-t-il répondu.

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