Du 22 au 24 août 2023 à Accra, la fondation Open Society organise un grand sommet pour réfléchir à la restitution des biens culturels pillés dans les anciennes colonies. « Le but est de créer une coalition pour obtenir un retour effectif des patrimoines cultuels et culturels auprès de leurs communautés », résume un critique d'art.
Pendant trois jours à Accra, du 22 au 24 août, près de 61 personnalités des milieux culturels, politiques et de la société civile du continent participent à un sommet organisé par la fondation Open Society, pour parler de la restitution des biens culturels pillés dans les anciennes colonies. Côté politiques, le chef de l'État ghanéen, Nana Akufo-Addo et l'ex-président de la Sierra Leone, Ernest Baï Koroma, y participent.
Cet événement a pour but de mener une réflexion au sein de la communauté politique, intellectuelle et culturelle panafricaine sur la restitution de l'héritage culturelle africain.
Fédérer les artistes, les universitaires et les chefferies traditionnelles
Ce sommet vise en effet à fédérer les artistes, les universitaires et les chefferies traditionnelles pour harmoniser une vision des restitutions des artefacts du continent. « Les restitutions sont des choses trop sérieuses pour être abandonnées aux États », constate le critique d'art Franck Hermann Ekra. Il ajoute : « Le but est de créer une coalition pour obtenir un retour effectif des patrimoines cultuels et culturels auprès de leurs communautés. »
Les participants vont notamment partager les bonnes pratiques, dresser un inventaire des pièces manquantes, poser la question des infrastructures pouvant les accueillir et mener une réflexion sur la création d'un Fonds africain pour faciliter les restitutions.
Les organisateurs espèrent aussi des actions concrètent de la part des politiques : « Ils peuvent faire tomber les barrières sur le plan légal et économique qui entravent certaines restitutions », affirme le Dr Ibrahima Niang, le responsable de l'initiative globale pour la restitution du patrimoine africain, au sein de la fondation Open Society. Et surtout, « réfléchir de manière réaliste pour accompagner la position africaine commune », cette feuille de route initiée par l'Union africaine, mais jusque-là, peu appliquée par les gouvernants.