« La réouverture de la liste électorale n'est pas envisagée », dixit le rapporteur général de la commission électorale nationale indépendante (CENI), Soava Andriamarotafika. Néanmoins, l'organe de préparation des élections prévoit de faire une requête au tribunal de première instance pour le rajout des électeurs omis. La CENI considère comme omis ceux qui ont le récépissé de la refonte totale de la liste électorale remis par les agents recenseurs et les CLRE, mais qui ne figurent pas sur le registre électoral.
La raison avancée par la commission électorale est l'erreur au niveau des opérations de saisies de la liste, problème lié souvent à la fatigue de l'opérateur de saisie. Il y a aussi les listes venant des districts qui sont arrivées bien après la clôture officielle de la liste électorale nationale le 20 juillet dernier. Cette décision est incohérente par rapport à la dernière déclaration de Dama Andrianarisedo, président de la CENI disant qu'aucun nom supplémentaire ne sera additionné à la liste électorale finale et que les rectifications des suspicions de doublons seront les derniers travaux de la liste électorale.
De plus, cette situation donne lieu à un risque de discréditer le rapport de l'audit du fichier électoral qui stipule que la liste électorale est fiable et utilisable. Aucune date n'est, jusqu'à maintenant, fixée pour le début de cette opération de rajout ni de celle de la requête au TPI. « Aucune date n'a encore été fixée, mais cette idée a vu le jour après une concertation interne au sein de la CENI », déclare Soava Andriamarotafika, hier.
Inversion des rôles
Dans l'éventualité de l'approbation de la requête par le TPI, la polémique pourrait naître puisque, logiquement, c'est à l'individu victime d'omission de faire la demande au tribunal. Or, cette fois-ci c'est la CENI qui la fait directement. De leur côté, l'opposition décrit cette acte de transgression de la loi puisque l'arrêtage définitif a déjà été bouclé. « L'Ivo-toerana Safidy », organisation de la société civile, décrie aussi le fait que la CENI ne prend pas en compte les diverses recommandations de la société civile concernant les opérations de refonte électorale.
L'organisation a pourtant émis quelques recommandations pour le bien fondé de la refonte. Les suspicions de fraude électorale avant l'heure ne fléchit pas dans le camp de l'opposition avec cette décision de la commission électorale. A noter que cette éventuelle retouche n'est pas la première, vu que la date d'arrêtage définitif de la liste électorale a déjà été rallongée.