Le groupe parlementaire de Yewwi Askan Wi a fait face à la presse hier, lundi 21 août 2023, pour s'exprimer sur la situation politique nationale marquée, selon ses membres, par la restriction de l'exercice des libertés démocratiques, la traque sans répit des militants de l'ex-parti Pastef, la situation dite alarmante des « détenus politiques » et le cas Ousmane Sonko. Le député Birame Souleye Diop et ses camarades parlementaires ont pointé un doigt accusateur sur le régime en place.
«Vous avez tous l'information comme quoi aujourd'hui, il y a au Sénégal 1062 détenus politiques. Il y a eu, quelques jours, 300 grévistes de la faim. Aujourd'hui, nous en avons une bonne cinquantaine. Et dans ce lot, beaucoup ont été en réanimation et sont aujourd'hui dans une situation critique. Pour certains d'entre eux, il leur a été refusé pendant un moment les soins sous le prétexte qu'ils étaient en grève de la faim », a révélé le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. Mettant le focus sur le cas des détenus qu'il considère comme « des détenus politiques », Birame Souleye Diop a tenu à alerter l'opinion nationale et internationale sur leur cas. « Le gouvernement pousse les détenus à la seule méthode de résistance qui leur est offerte. Le droit de visite est difficilement exerçable parce qu'il y a tellement de familles qui sont restées longtemps sans voir leurs parents incarcérés », a-t-il affirmé.
Ne s'en limitant pas là, Birame Souleye Diop a vivement dénoncé dans la foulée la traque des militants menée sans répit par le régime en place. Une traque qui a forcé «une quarantaine de jeunes...à disparaître tranquillement ». A l'instar du greffier Ngagne Demba Touré. Et le maire de Thiès nord de révéler : « Il y a aujourd'hui cette chasse aux militants, parce que nous avons appris hier, par des Sénégalais de la diaspora, qu'il y a une liste de citoyens sénégalais vivant dans la diaspora qui a été déposée à l'aéroport et souvent, on reçoit des informations sur la situation de Sénégalais de la diaspora qui sont venus dans le pays et qui, au moment de rentrer, ont été arrêtés parce qu'on leur a reproché des opinions émises sur la situation du pays ».
Malgré cet acharnement contre les militants de l'ex-Pastef, son administrateur et non moins président du groupe parlementaire de Yewwi Askan wi s'est dit heureux de constater que l'engagement politique et citoyen est sans failles. Aussi dira-t-il face à la presse : « Aujourd'hui, la résistance démocratique des Sénégalais aussi bien de l'intérieur que de la diaspora nous permet de récupérer des espaces de liberté. Et aujourd'hui, notre présence dans ce siège ici n'est pas un cadeau qui nous est fait. C'est la somme de tous les combats qui sont en train d'être menés par la société civile et par des intellectuels que d'aucuns qualifient de politiques, qui nous permet de récupérer quelques portions de libertés démocratiques et de pouvoir les exercer ».
Dans la foulée, il a lancé une invite aux Sénégalais à ne jamais cesser d'essayer d'exercer leurs libertés démocratiques. Et ce, dira le numéro 2 de l'ex-Pastef, qu'il est convaincu que tout ce qui se trame actuellement n'a qu'un seul objectif : l'élection présidentielle prochaine. Et de souligner : « Tout ce qui est en train d'être organisé aujourd'hui, au Sénégal, est en train d'être organisé autour de la prochaine élection présidentielle. C'est l'occasion de dire qu'Ousmane Sonko restera et est le candidat unique du parti Pastef et de la coalition qui sera organisée autour de lui».
Dans le même registre, le groupe parlementaire de Yewwi qui faisait face à la presse a évoqué la question de la transparence des élections avec la nomination d'une personnalité neutre. « Nous avons besoin que la question de la transparence du vote avec la désignation d'une autorité impartiale soit définitivement réglée. Parce qu'aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur ne peut pas de manière impartiale être celui qui organise la prochaine élection présidentielle». Concernant par ailleurs le drame de la migration de Fass Boye, les députés de Yewwi ont indexé la responsabilité de l'Etat. Aussi ont-ils indiqué : « Nous avons été à Fass Boye pour présenter nos condoléances. Le constat général est que les jeunes ont pris la mer pour aller chercher un meilleur vivre...Ce qui s'est passé à Fass Boye est une question de responsabilité de l'Etat».