Dakar — Les quotidiens continuent de commenter le choix à faire par Macky Sall du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), certains d'entre eux estimant que le leader de la coalition de la majorité présidentielle a commis l'erreur d'y aller lentement.
"Il prend tout son temps avant de prendre des décisions", écrit L'As en parlant du président de la République.
"Conséquence : cela laisse transparaître de grandes divisions au sein de la majorité présidentielle", ajoute-t-il.
Source A affirme qu"'en cherchant à prolonger le suspense autour du choix du candidat de BBY, Macky Sall s'est finalement planté".
La lente prise de décision "permettra aux candidats dits rebelles de gagner du temps, d'avoir plus de marges de manoeuvre [et] de multiplier leurs chances", poursuit le même journal.
WalfQuotidien dit savoir pourquoi Macky Sall n'a pas encore désigné le candidat de BBY. "Derrière ce retard volontaire se cache une stratégie savamment orchestrée pour empêcher les éventuels frondeurs de Benno Bokk Yaakaar d'avoir le temps matériel de collecter des parrainages", écrit-il.
"Pour le président Macky Sall, le choix du candidat est clair dans sa tête, mais il lui faudra panser les plaies profondes laissées par le long temps d'attente", commente L'Observateur.
Selon ce dernier, le fait de décider lentement ou de rendre publique sa décision à la dernière minute "n'était pas son souhait".
"La stratégie de Macky Sall a produit un effet contraire [...] Le temps d'attente [...] s'est retourné contre lui", poursuit L'Observateur.
"Des démarches [...] se multiplient, laissant apparaître les profondes divisions dans les rangs de la coalition", lit-on dans le même journal.
Une "autorité impartiale"
Concernant l'organisation de l'élection présidentielle, "l'opposition récuse Antoine Félix Diome", le ministre de l'Intérieur, rapporte Kritik'.
"Considéré comme farouche partisan du président sortant, le locataire de la place Washington n'inspire pas confiance aux députés de l'opposition", note le journal.
L'opposition réclame la nomination d'une "autorité neutre" au ministère de l'Intérieur, qui est chargé de l'organisation des élections.
"Nous avons besoin que la question de la transparence du vote, avec la désignation d'une autorité impartiale, soit définitivement réglée", écrit Sud Quotidien en citant le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi.
Tribune relaye le texte publié par 141 personnalités réclamant la libération d'Ousmane Sonko et d'autres militants de l'opposition.
"Des voix s'élèvent, dont celles de l'ancien ministre de la Justice Serigne Diop", pour "demander la libération d'Ousmane Sonko et [le retrait] du décret de dissolution de Pastef", son parti, affirme le journal.
L'info relaye la tribune de l'écrivain et économiste Felwine Sarr, qui déplore la situation politique au Sénégal. "Il a couché en noir gras les maux de la démocratie et de l'État de droit dans le pays", commente L'info.
Les détenus Hannibal Djim, Cheikh Bara Ndiaye et Ousmane Sonko "refusent tout soin", selon Libération. Le journal rappelle qu'ils mènent une grève de la faim.
EnQuête s'est préoccupé du trafic de bois de rose au Sénégal. "Confrontés à la raréfaction du produit au Mali, les trafiquants se rabattent sur les forêts sénégalaises et guinéennes", révèle-t-il.
"Si le Mali reste l'épicentre du trafic de bois de rose, les pays voisins ne sont pas épargnés", ajoute EnQuête, affirmant que le Sénégal paie un lourd tribut à ce commerce.
Un "coup d'épée dans la mer"
Le Soleil et d'autres journaux évoquent le rapatriement de 37 rescapés du naufrage au Cap-Vert d'une pirogue qui transportait des migrants sénégalais.
"Sept corps retrouvés dans la pirogue ont été inhumés sur place", au Cap-Vert, lit-on dans Le Soleil.
Bés Bi Le Jour estime que les efforts fournis par les pouvoirs publics sénégalais pour éradiquer la migration irrégulière sont un "coup d'épée dans la mer". Il consacre au sujet une enquête dans laquelle sont passés au peigne fin les rôles des pays de départ des migrants au sujet, des pays d'accueil et des passeurs. Ces s'enrichissent "sans scrupule", selon le journal.
"Des larmes et des souvenirs que l'Atlantique ne pourrait pas avaler", s'indigne Le Quotidien, concernant la douleur des populations de Fass Boye.
Des dizaines de ressortissants de ce village de pêcheurs situé dans la région de Thiès (ouest) ont péri en mer, la semaine dernière, en tentant de se rendre en Europe à bord d'une pirogue.