Sénégal: Djibril War - "Nous courrons le risque de subir le même sort que le PS en 2000 et le PDS en 2012"

Dakar — La majorité présidentielle risque de subir le même sort que le Parti socialiste (PS) en 2000 et le Parti démocratique sénégalais (PDS) en 2012, à cause des candidatures annoncées par certains de ses responsables pour le scrutin du 25 février 2024, a déclaré Djibril War, le directeur de l'école du parti à l'Alliance pour la République (APR), la formation politique de Macky Sall.

"Avec le comportement de certains responsables de l'APR, nous courrons le risque de subir le même sort que le PS en 2000 et le PDS en 2012, malgré les nombreuses réalisations du président Macky Sall", a prévenu M. War dans une interview publiée mardi par le journal privé dakarois Le Quotidien.

M. War a fait ce commentaire en parlant des candidatures annoncées par certains responsables de Benno Bokk Yaakaar (BBY).

Le PS, après plusieurs mandats présidentiels, a été battu à l'élection de 2000. Le PDS a subi le même sort douze ans plus tard, après deux mandats de son leader, Abdoulaye Wade.

"C'est la question que tout le monde se pose. Cette situation de rivalité a créé un grand malaise dans le parti, un climat de clivage et de suspicion", a répondu Djibril War à la question de savoir pourquoi plusieurs responsables de la majorité manifestent la volonté d'être candidats après avoir chargé Macky Sall de choisir un candidat pour Benno Bokk Yaakaar.

M. War a déploré la "bataille de positionnement" menée par ces leaders ou élus de BBY.

"On peut comprendre l'impatience des Sénégalais. On peut aussi comprendre l'attitude du président [de la République] en tenant compte de ses lourdes charges quotidiennes, comme la gestion des problèmes liés à l'hivernage et les risques d'inondation, malgré les moyens déployés", a-t-il dit en guise de réponse à la question de savoir ce qui retarde la désignation du candidat de BBY.

"Au niveau international, le président [de la République] est souvent sollicité en raison de son leadership reconnu par ses pairs de l'Union africaine, pour le règlement de certaines crises, notamment celle du Niger", a argué le directeur de l'école du parti de l'APR.

Il déplore les déclarations de candidature de certains responsables de BBY, d'autant plus que, selon lui, "tous ceux qui avaient pris la parole" lors d'une réunion présidée par Macky Sall lui "avaient donné carte blanche" pour qu'il choisisse le candidat de Benno Bokk Yaakaar.

"Tous ceux qui avaient pris la parole avaient donné carte blanche au président de choisir lui-même le candidat et avaient pris l'engagement de se plier à ce choix", a-t-il insisté en affirmant que seuls l'ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr et Abdoul Aziz Diop, ministre, conseiller du président de la République, s'étaient portés volontaires pour la candidature de la majorité présidentielle.

L'ancien Premier ministre Mahammed Dionne, l'actuel chef du gouvernement, Amadou Ba, le président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, et le ministre de l'Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, seraient les favoris de la candidature de BBY, selon certains analystes politiques.

Les leaders des partis de cette coalition ont dit avoir laissé à Macky Sall le soin de désigner le candidat de BBY.

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