Cameroun: Assassinat du journaliste Martinez Zogo - 12 heures d'audition au tribunal militaire pour maxime eko

Hier, lundi 21 août 2023, le patron de la Direction générale de la recherche extérieure ( DGRE), Maxime EKO EKO, était devant le juge d'instruction du tribunal militaire de Yaoundé, le lieutenant -colonel Aimé SIKATI II KAMWO.

Pendant 12 heures d'horloge, le patron des services de renseignements et de contre-espionnage du Cameroun, se défendait des accusations relatives à sa responsabilité, sur l'assassinat effroyable et cruelle, par ses hommes.

C'est à 22 heures 41 minutes, selon nos sources, que l'audit de Maxime EKO EKO a pris fin. Lorsqu'il regagnait la prison principale de Yaoundé - Kondengui où il est en détention préventive depuis le 04 mars, le commissaire divisionnaire était épuisé, comme le laissaient voir ses traits.

Sa relaxe, espérée par les siens, notamment sa famille, n'a donc pas eu lieu.

C'est sous forte escorte militaire, que le patron des services d'intelligence du Cameroun, a regagné le pénitencier. C'était le second passage du commissaire divisionnaire Maxime EKO EKO, devant le juge d'instruction du tribunal militaire de Yaoundé, sur l'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez ZOGO.

Toutefois, Camer.be ne s'est pas fait rapporter le contenu des échanges entre Maxime EKO EKO et le juge d'instruction du tribunal militaire de Yaoundé. Le patron de la DGRE qui court le risque de voir son mandat de détention préventive renouvelée le 04 septembre prochain pour six nouveaux mois, a plaidé sa cause devant ses conseils. Il pourrait voir son bail à la prison, prolongée, avec celui de Jean Pierre AMOUGOU BELINGA, le présumé commanditaire de l'assassinat du journaliste et patron de la radio urbaine Amplitude FM.

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Jeudi et vendredi prochains, le commando de tueurs de la DGRE qui a assassiné Martinez ZOGO, sera devant le juge d'instruction, avec à leur tête, le lieutenant - colonel Justin DANWE, chef des Opérations de la DGRE. C'est l'officier supérieur de l'armée camerounaise, qui selon ses propres confessions, aurait coordonné la filature, le kidnapping, la torture, puis l'assassinat de notre confrère, dans des conditions effroyables qui donnent la chair de poule. Martinez ZOGO avait été sodomisé par ses assassins, avec un bâton de 60 cm enfoncé dans son anus, et lequel selon plusieurs spécialistes, avait provoqué son arrêt cardiaque. Selon Reporters Sans Frontières, une oreille de notre confrère avait été coupée à vif par un élément du commando de la mort, ses doigts coupés, ses propres excréments mis à la bouche, sans négliger la tentative de ses bourreaux de le brûler à l'acide. Le scénario de la mort du journaliste avait choqué même des Camerounais qui ne le portaient pas à coeur.

Justice sera-t-elle enfin rendue à la famille de Martinez ZOGO ?

Le doute s'installe de plus en plus dans la tête l'opinion publique, sept mois après l'assassinat du journaliste. Pour les plus crus, les différents clans en lutte pour la succession de Paul Biya, seraient tous, chacun à un degré, impliqué dans l'assassinat de Martinez ZOGO, pour se régler des comptes. Ce qui fait dire aux sceptiques, qu'" il n ' y aura rien, parce que les clans se tiennent sur cette affaire". Dans tous les cas, la justice poursuit son cours, avec le risque de perte des preuves et Indices, vu les longs mois déjà écoulés.

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