Depuis le 19 août, le conteur congolais Julles Ferry Moussoki arpente les voies de la sous-région pour partager sa passion et son amour pour l'art aux populations rurales. A ses côtés, Stéphanie Dongmo, directrice de Cinéma numérique ambulant Cameroun et co-initiatrice du programme.
Dans la première localité camerounaise de Tokoubéré où le projet socio-culturel a été lancé le week-end dernier, le public avait véritablement répondu présent. « Le public était émerveillé parce qu'il n'a généralement pas l'habitude de pouvoir accueillir ce genre d'activités dans la localité. On a également aimé le voir participatif. La soirée de lancement officiel s'est très bien déroulée et surtout au-delà de nos attentes », a confié Julles Ferry Moussoki, conteur, fondateur de la compagnie Nzonzi et co-directeur de la Caravane d'histoires.
De ce passage à l'extrême nord du Cameroun, Julles Ferry Moussoki a entre autres conté « Ntsiéto a de la Fièvre ». L'histoire parle d'une jeune dame qui a été mariée de force à l'âge de 13 ans. Des années plus tard, ce choix imposé s'est soldé par la naissance d'un enfant et un divorce. Dans le choc de cet échec et dans sa tristesse, la jeune dame tombera dans la prostitution. « Après des années dans cette vie de prostitution, elle rencontre un client qui malheureusement ne voulait pas d'elle en tant que prostituée mais en tant qu'épouse. Après avoir donné son prix, ils arrivent à l'hôtel. Le monsieur se réserve de la toucher tout en lui prodiguant des conseils afin de la détourner de la prostitution », a expliqué Julles Ferry.
Au terme de ce spectacle, l'artiste congolais a eu un moment de partage avec le public notamment sur la morale du conte, la réalité du mariage forcé en Afrique, les conséquences de la prostitution... S'en est suivie une projection cinématographique du film « La vie est belle », coréalisé par Mwezé Ngangura et Benoît Lamy. Véritable vedette du 7e art congolais, cette œuvre dans laquelle on retrouve le défunt artiste Papa Wemba met en avant l'espoir et la résilience.
Après deux jours d'escale à Tokombéré, Julles Ferry Moussoki, Stéphanie Dongmo et les autres membres de la délégation ont mis le cap sur Djarengol depuis le 21 août pour poursuivre la Caravane d'histoires, toujours au rythme du conte et du cinéma. En effet, ce projet soutenu par l'initiative « La Route de l'artiste en Afrique centrale » et « ACP UE Culture/Créer en Afrique centrale » contribue à la valorisation, au partage et à la transmission des cultures africaines aux plus jeunes. Une manière non seulement de divertir le public, mais aussi d'éduquer par l'art et de susciter des vocations chez les jeunes. « Nous y restons jusqu'au 22 et à compter du 23 août, nous allons prendre la route pour le Tchad à N'Djaména », a fait savoir Julles Ferry Moussoki.
Dans le cadre du déploiement de la Caravane d'histoires, plusieurs films africains seront à découvrir ou redécouvrir lors des projections en plein air. Il s'agit de Corina de Jean-Baptiste Foko, Benskin de Narcisse Wandji, Un garçon à tout prix de Bako Moustapha, etc.