Le gymnase Soavita héberge un grand concert, samedi 26 août 2023 prochain. Huit artistes se partageront la scène.
Fief de la culture urbaine depuis plus d'une vingtaine d'années, la capitale économique de Madagascar foisonne de talents. Quatre grosses pointures qui se sont démarquées à l'échelle nationale sont au premier plan. Joyce Mena Makoa, Tamatavienne et fière de l'être, la jeune femme a brandi le fanion de sa ville partout à Madagascar, jusque dans la région du Sud-Ouest de l'Océan Indien.
Elle est l'unique rappeuse participante au show de samedi prochain. Après la sortie de l'un de ses premiers morceaux, « Tsisy kôzy », elle triomphe, devient une référence des adeptes du rap féminin. Puis, elle continue sa route sans tomber en écrivant un texte profond, « Mijoro foana ». Un morceau que les nubiles écoutent à chaque fois qu'elles se heurtent à des difficultés.
Néanmoins, durant deux années, la chanteuse semble s'être mise à l'écart. Le public, en l'occurrence ses inconditionnels, a senti ce vide. Pourtant, ce long silence l'a mûrie, elle est réapparue en 2022, avec ses morceaux à la fois rap et afrobeat. Du reste, la rappeuse participe aux grandes festivités, réalise des tournées avec la team Makua. Joyce Mena Makua retrouve ses convaincus de Toamasina, une occasion pour les frisettes de chanter avec leur idole !
Joudas ou encore Didi Jéné, le maître du ragga, reggae, dancehall et même le rap investira le gymnase Soavita. Talentueux est cet homme barbu. Exceptionnelle est sa voix. Manier le parler sakalava sur un instrumental de dancehall, il n'y en a pas deux comme lui. Souvent invité dans des featuring, très connu par sa technique vocale, il est l'icône par excellence du rythme jamaïcain à Madagascar.
Le plus sidérant aussi, c'est sa façon de flotter sur le rythme du moment. Diffusé sur le réseau social Facebook, le 2 octobre 2022, « My lamasina » est différent de la drill des chansonniers. Entre tôkatôka et toast, Joudas a su aisément joindre les deux cultures musicales. Sûrement, le voir sur scène fera le bonheur de ses aficionados.
Kipikilahy Bandem est sur la liste. Anticonformiste pour les uns, apôtre de rastafari pour les autres, ce rasta est avant tout un revendicateur depuis le début de sa carrière. Il prône l'égalité, dénonce l'injustice. « Fihavanana », « Masahia mijoro », « Hifidy koa », « Volamena », tous parlent de la vie sociale à Madagascar. Comme son frère de son, Joudas, il essaie de rehausser la culture de la région Atsinanana en la fusionnant avec une bonne dose de beat des West Indies. Effectivement, l'index et le majeur seront en l'air, comme les briquets allumés, ce samedi.
Shadow banks, le tant attendu ! Il n'est plus à présenter. Parler du rap malagache sans l'indiquer serait une grossière erreur car les passionnés du hip-hop malgache connaissent très bien ce super Sayan. Son allure assez costaude, sa voix grave l'ont poussé avec une grande force. Désormais, le rappeur domine le «bgameb». L'egotrip est sa spécialité, le punchline bouillonne dans sa gorge comme l'eau de source de Ranomafana. Insaisissable est ce membre de la Team Makua.
À part ces icônes de la musique urbaine, quatre étoiles montantes les escorteront à savoir Wiz King, Dijôyh, et Tekno. Ces artistes en herbe commencent à fleurir et veulent suivre les traces de leurs aînés. Ce grand concert sera, en quelque sorte, un baptême pour eux.
