L'on devra désormais s'habituer. Ça donne l'impression du déjà-vu. Mais, est-ce vraiment le cas ? Ce n'est qu'une impression. La justice de la République démocratique du Congo réserve beaucoup de surprises à l'opinion. Agréable pour les uns, désagréable pour les autres, la décision aura certainement un impact non négligeable dans le chef des congolais qui ont été spectateurs, mieux, témoins "oculaires" de l'arrestation de l'un des hommes forts du régime de Félix Tshisekedi. Ces arrestations spectaculaires, nous en avons connues. Ces acquittements aussi. Au final, que doit-on retenir ? Quelle leçon tirée de tous les dossiers ayant secoué le microcosme politique durant les 4 dernières années ? De Kamerhe à Vidiye, Bakonga et tant d'autres, en passant par Biselele dit "Bifort", l'acquittement aura fait ses effets. Tout aura été dit, que dire de plus ? Acquitté !
Cela n'était-il pas prévisible après la liberté provisoire accordée il y a de cela quelques semaines à Biselele ? A toutes ces arrestations spectaculaires et inattendues, à ces acquittements improbables, à tous ces rebondissements à 90°, à chacun d'interpréter selon sa propre compréhension. Ce mardi, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a acquitté l'ancien conseiller privé du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Arrêté en janvier dernier par les services de renseignements, Fortunat Biselele était poursuivi pour "trahison et atteinte à la sûreté de l'Etat". Il lui était reproché notamment d'être de connivence avec les services rwandais.
Cet ancien principal émissaire de Félix Tshisekedi auprès de Paul Kagame lorsque les relations entre les deux présidents étaient au beau fixe, a toujours rejeté ces accusations, soutenant qu'il n'a jamais agi sans l'accord ou l'autorisation du Président. Après cet acquittement, va-t-il retrouver son piédestal ? Humilié quelques fois, "Bifort" va devoir fournir des efforts, afin de redevenir "Fort" plus qu'avant. Pour ce faire, il faut des nerfs solides pour atteindre ses objectifs, à quelques mois des joutes électorales. Avant cet acquittement, il avait bénéficié d'une liberté provisoire le 21 juillet, après six mois de détention.
Dans l'opinion, les avis seront partagés entre les pro et anti acquittement. Certains pourront fustiger une sentence fragilisant l'appareil judiciaire congolais tendant à blanchir les caciques de l'actuel régime. Quelques analystes laissent entendre d'ailleurs que la multitude d'acquittements octroyée par la justice à certains collaborateurs du Président de la République, remet en cause l'équité à laquelle sont appelés les hommes en toge dans leurs verdicts. Ils évoquent les cas Kamerhe, Bakonga et tant d'autres. « Ceci ne reflète pas l'Etat de droit prôné par le garant du bon fonctionnement des institutions, qui a d'ailleurs promis de remplir les centres carcéraux et prisons de personnes qui entravent la bonne marche du pays », disent-ils. Spectaculaire !