Sénégal: Démarrage des essais statiques, pour un mois - L'Etat accélère la cadence pour la livraison du BRT

L'Etat accélère la cadence en perspective de l'exploitation commerciale du Bus rapid transit (BRT), prévue fin 2023. Après quelques rotations tests, la veille lundi, place aux travaux d'essais statiques du BRT, démarrés hier, mardi 22 août 2023, et qui vont durer un mois.

900 milliards de FCFA, c'est l'estimation des pertes annuelles liées aux aléas du transport (embouteillages, accidents, pollutions de l'air...) dans la capitale Sénégalais. «Dakar perd annuellement 900 milliards de FCFA dû aux externalités négatives du transport qui se manifestent par la congestion, la pollution de l'air, les accidents de la route». C'est pour y remédier que le gouvernement, «sous l'impulsion du chef de l'Etat», a opté pour un «changement de paradigme», en orientant ses efforts «vers les transports capacitaires pour répondre aux besoins de la majorité des Sénégalais et des Dakarois».

C'est dans ce Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD) a démarré hier, mardi 22 août, les essais statiques d'un des projets phares de transport de masse dans la capitale, le Bus rapid transit (BRT), en présence du gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, et du directeur général du CETUD, Dr Thierno Birahim Aw, en perspective de son exploitation commerciale, prévue en décembre 2023. Un plan transformateur qui vise à «révolutionner la mobilité et l'environnement de la ville». En ce sens qu'il implique un changement de paradigmes guidé par deux principales stratégies : un investissement massif dans des infrastructures de transport efficaces et un développement territorial équilibré, pour faire de Dakar une capitale performante aussi bien sur le plan économique qu'environnementale.

Une flotte initiale de 121 bus, à étendre à 150 et 1000 emplois jeunes attendus

Face à la presse, le directeur générale du CETUD, Dr Thierno Biram Aw, explique le démarrage de ces essais techniques, des essais de gabarit, marque un jalon technique important pour le BRT. «Le lancement des tests statiques pour le système BRT est une étape cruciale. En gros, il s'agit de tester, en fonction du cahier de charges, la performance du BRT, par rapport aux travaux d'infrastructures, par rapport à ses interfaces en stations...»

Selon lui, il est prévu un mois de tests statiques qui seront suivis de tests dynamiques qui vont «inclure les installations avec l'ensemble des éléments systèmes et l'ensemble de la circulation générale, avant d'aller vers les tests de performance et la marche à blanc et la monté (la prise) en charge des voyageurs. Ces tests sont extrêmement importants et nous avons demandé l'accompagnement des populations pour que ça se passe dans de meilleures conditions», précise-t-il, soulignant que le Sénégal a choisi désormais de privilégier les transports capacitaires.

Insistant sur l'importance de ces tests et le respect du délai de sa mise en service d'ici à décembre, M. Aw a révélé que le BRT va débuter avec «une flotte initiale de 121 bus, pour ensuite l'étendre à 150». En plus de d'améliorer l'infrastructure de transport de la ville, le BRT offrira également des opportunités d'emplois à des jeunes sénégalais. «Le plus important, c'est que ces bus vont contribuer à la création d'emplois. 1000 emplois jeunes sont attendus ; des emplois pour des jeunes sénégalais qui sont en train d'être formés pour, demain, offrir une meilleure qualité de services aux usagers Dakarois».

Les casses lors des manifestations ont couté 5 milliards de FCFA à ce patrimoine national

Interpellé sur les casses des installations du BRT, lors des manifestations, il a évalué le coût à 5 milliards de FCFA. «Naturellement, les impacts des manifestations sont très lourds, ils sont estimés à 5 milliards de FCFA». Suffisant pour que le DG du CETUD appelle les Sénégalais à protéger le BRT, un bien qui leur appartient. «C'est l'occasion pour moi de rappeler que le BRT est un patrimoine sénégalais...

Donc, faisons de ce patrimoine un bien commun. Et c'est l'occasion d'appeler à un esprit de responsabilité pour que ce patrimoine soit préservé. Les casses ont été lourds ; mais notre détermination est aussi forte pour livrer aux Sénégalais le service de transport qu'ils doivent avoir, qu'ils espèrent, en fin d'année, articulé au Train express régional (TER)», a soutenu Dr Thierno Biram Aw, satisfait du niveau d'avancement des travaux. «Et je peux vous dire que la communauté internationale salue, au plus haut niveau, les efforts du Sénégal pour faire le premier BRT au monde cent pour cent (100%) électrique, alimenté à l'énergie solaire. Le niveau d'avancement est très satisfaisant. Nous demandons au jeunes de faire de ce BRT leur patrimoine, car il sera l'outil privilégié de la capitale et leur donnera du travail».

150 voyageurs transportés par bus, 12.000 par  heure et par sens et 300.000 par jour

Justement, concernant l'évolution du projet, M. Aw indiquera que les travaux d'infrastructure «sont exécutés à plus de 85% et 70% des bus sont déjà à Dakar. 54 sont déjà stationnés et nous recevront bientôt une vingtaine de bus supplémentaires. Globalement, courant novembre, l'ensemble du parc sera là». Au-delà du parc, ajoute le DG du CETUD, le BRT est un tout. «N'oubliez pas tout ce qui se passe autour du BRT : 40 km de réseau d'assainissement neuf, de l'éclairage public, de l'aménagement paysager et une meilleure répartition de la route, un meilleur partage de la voie. Donc, c'est tout cela le BRT». Bref, en termes de capacité, «ce BRT vise à terme plus de 300.000 passagers par jours».

Le BRT peut transporter jusqu'à «12.000 voyageurs par heure et par sens. Chaque bus doit prendre 150 voyageurs, dans une situation de confort exceptionnel. Les bus sont climatisés, les temps de parcours seront respectés. Et nous allons travailler avec l'ensemble des autorités administratives, locales, la Police aussi, pour que les comportements des usagers soient à la hauteur des investissements consentis par l'Etat du Sénégal. Ça, c'est un réel défi». Et la presse et les populations aussi sont invités à «y contribuer, en tant que citoyens, pour voir comment cohabiter avec cette modernité», conseille Dr Thierno Birahim Aw qui encourage la jeunesse à se mobiliser et à adopter le BRT pour en faire son héritage et un outil de transformation de la capitale.

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