Alors que les consommateurs attendent les 14.000 tonnes d'oignon annoncées par le gouvernement, à partir de ce 25 août, pour juguler la pénurie et la cherté des prix de ce produit de grande consommation sur le marché, les maraîchers des Niayes dénoncent la spéculation entretenue par certains acteurs.
Aussi déplorent-ils le manque de magasins de stockage à l'origine de pertes d'énormes quantités de la production, comme ce fut le cas l'année passée où 100 tonnes ont pourri dans les champs.
Des pertes considérables d'oignons ont été enregistrées l'année dernière. Plus de 100 tonnes ont été en fait enfouies, car les stocks qui étaient en souffrance dans la zone des Niayes, ont fini par pourrir. La principale cause de ces pertes, notent les acteurs, reste le manque de magasins de stockages adaptés pour la conservation des produits maraîchers. A cela s'ajoute selon eux le surendettement des exploitants agricoles. Selon le président de la Fédération des producteurs maraîchers des Niayes (FPMN), Ibrahima Mbengue, «La pénurie qui sévit sur le marché n'est qu'une conséquence de la mauvaise politique agricole.
Il n'existe pas d'unité de stockage de nos produits. Sur une exploitation de 20 ha, nous avons eu une production de 100 tonnes. C'est énorme. Mais, nos efforts ont été vains. Les dépenses effectuées nous ont conduits à notre surendettement. C'est l'organisation, la FPMN, qui a financé et encadré les paysans maraichers. Si nous étions parvenus à commercialiser nos récoltes, la filière oignon serait très prisée par les maraîchers». Dans la foulée, il révélera que sa structure regroupe 2700 producteurs de 60 villages, de Dakar à Saint-Louis, sans compter 30% de personnes qui bénéficient des retombées de leurs activités.
En vérité, la pénurie d'oignons qui est en passe de devenir récurrente au Sénégal n'épargne pas aussi la zone des Niayes. «L'année dernière, nous avons vécu la même situation que celle de cette année. Jusqu'à nos jours, les gens peinent à trouver une solution définitive à ce problème», regrette un producteur de la zone. Conséquence ; on assiste à une flambée des prix qui ne cesse d'inquiéter les consommateurs. Actuellement, le kilogramme de l'oignon est cédé à 1200 FCFA alors que le prix du kg au producteur est à 300 FCFA. M. Souaré, commerçant au marché de Niacoulrab, dira : «cette pénurie et la flambée des prix de l'oignon sont le fait de spéculateurs sans scrupule.
Le vrai problème, c'est comment stabiliser les prix et assurer un approvisionnement correct du marché. Il appartient aux pouvoirs publics d'user de tous les moyens pour faire respecter les règles. Nous, les détaillants, n'avons aucune responsabilité dans cette pagaille». Malgré tout, certains commerçants et acteurs restent convaincus que la zone des Niayes, à elle seule, peut satisfaire les besoins du Sénégal en matière de produits maraîchers.