Ile Maurice: Dialysés décédés en 2021 - Les parents interrogés cette fois par le Medical Council

Depuis lundi, une nouvelle enquête s'ajoute à une série d'investigations sur le décès des patients sous dialyse en 2021. Mais les familles n'ont pas davantage de réponses sur ce dossier de négligence médicale.

Les proches des patients dialysés, décédés du Covid-19 en mars et avril 2021 à l'hôpital de Souillac, sont actuellement interrogés par les membres du Médical Council à la suite d'une demande du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Cette nouvelle enquête vient s'ajouter à une série d'autres investigations, étant donné que des soupçons de négligence pèsent déjà sur le personnel soignant, suspecté d'avoir manqué de considération envers les patients dialysés.

La question qui hante les esprits de tous les membres des familles des victimes reste inchangée : quand auront-ils des réponses claires et précises dans l'affaire des 11 patients dialysés décédés en 2021 à l'hôpital de Souillac à cause du Covid-19 ? Cette incertitude empêche toujours ces familles de faire leur deuil. Bien que des extraits du rapport du Medical Negligence Standing Committee (MNSC) mentionnent quatre cas de négligence médicale, les autres parents luttent pour savoir ce qui est arrivé à leur parent mort.

Cela fait désormais près de deux ans qu'ils sont sur tous les fronts pour se faire entendre et être effectivement entendus. Ils ont déjà témoigné lors d'une première enquête menée par un Fact Finding Committee, suivie par l'examen du MNSC. Aujourd'hui, c'est au tour du Médical Council de se pencher sur le dossier.

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Lors d'une séance parlementaire en juin dernier, en réponse à une question urgente posée par le leader de l'opposition, Xavier-Luc Duval, le ministre Jagutpal a expliqué qu'il ne fait que suivre les procédures établies. Par conséquent, une fois les conclusions du Médical Council disponibles, il faudra ensuite attendre le procès devant le Medical Tribunal.

C'est seulement après cette étape que le ministère de la Santé peut envisager des sanctions à l'encontre de ceux qui seront blâmés dans le rapport. Enfin, ce n'est qu'après avoir suivi toutes ces étapes qu'une décision sera prise concernant d'éventuelles compensations financières aux familles des dialysés décédés.

Ainsi, lundi, les premiers parents ont été entendus par le Médical Council. Le premier à avoir témoigné est un habitant du Sud dont l'épouse est morte du Covid-19. Pour Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient's Association (RDPA), des zones d'ombre subsistent malgré les témoignages, qui seront présentés aux membres du Medical Council. «Ce sera la troisième fois que ces proches sont entendus et livrent leurs témoignages.

Mais le rapport sera-t-il à nouveau relégué au fond d'un tiroir comme les deux précédents ? Pourquoi ne pas le rendre public pour que chacun puisse prendre connaissance de son contenu car autrement, la raison d'être de ce rapport nous échappe.» Au sein de l'association, des questions se posent concernant la nature de l'enquête à venir. «Est-ce que seuls les proches seront appelés à témoigner ? Ou bien les autres patients, qui étaient également présents à l'hôpital, seront-ils interrogés ? Je suis prêt à déposer car je détiens plusieurs informations.»

Un autre doute subsiste quant à la raison pour laquelle le ministre de la Santé a sollicité cette enquête. «Dans ce cas particulier, il n'y a jamais eu de plainte de la part des familles. Cependant, ce qui me préoccupe, c'est de savoir si le Médical Council dispose de l'ensemble des données, y compris les deux rapports précédents, par exemple ?» Bose Soonarane souligne que le montant des compensations sera déterminé en fonction des conclusions de ce comité. «Nous espérons que le Médical Council prendra le temps nécessaire pour examiner tous les documents et identifier tous les cas de négligence liés à cette affaire. »

Le secrétaire de la RDPA pense aussi aux familles qui devront une fois de plus répondre aux questions restées sans réponse jusqu'à présent. «Revivre ces moments douloureux est difficile pour ces familles, c'est pourquoi certains préfèrent ne pas témoigner à nouveau.» En tout cas, tous espèrent que l'Ordre des médecins parviendra à leur fournir des réponses une fois pour toutes.

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