Les deux sélections mauriciennes de volley-ball se rendent à Madagascar avec de grandes ambitions. Pour cause, les garçons auront un titre à défendre tandis que les filles veulent faire mieux que la troisième place de 2019 à Maurice.
Les responsables techniques auront eu environ trois mois pour mettre en place un collectif. Au final, le groupe semble prêt à affronter l'adversité en terre malgache. Le seul souci est que contrairement aux précédentes éditions, nos sélections n'ont pas bénéficié de stages à l'étranger ni de la visite de sparring-partners étrangers.
«C'est vrai que c'est un désavantage car on ne peut mesurer notre force», reconnaît Sanjeev Jundoosing, entraîneur de la sélection masculine. Les fonds disponibles n'ont permis que la tenue d'un stage bloqué d'une dizaine de jours dans un hôtel des hautes Plaines-Wilhems agrémenté de deux séances d'entraînement quotidiennes.
Le directeur technique national (DTN), Zoran Kovacic, a chapeauté la préparation des deux sélections et avec la collaboration des entraîneurs, a tiré le meilleur parti des moyens du bord. «Notre préparation s'est déroulée en trois phases. Il y a eu la préparation générale, puis celle de pré-compétition et pour finir, on a davantage travaillé sur le côté tactique.
Il y a eu beaucoup de progrès, de l'assimilation d'informations par les joueurs. Je pense qu'ils sont prêts à entrer dans la compétition. Il y a une motivation collective. C'est positif et je pense que nous serons sur le podium. Une fois sur place, nous allons peaufiner les derniers détails avant d'entamer le tournoi», a indiqué Sanjeev Jundoosing.
Au sein de l'équipe, on retrouve plusieurs cadres de l'épopée de 2019 à commencer par le capitaine Stéphane Moonisamy, Kevin Larose, Jason Radoo ou encore Allan Esther. On pourra de nouveau compter sur le contingent rodriguais qui avait tant apporté à la sélection quadricolore il y a quatre ans. Des jeunes sont venus se greffer au collectif à l'instar de Jordane Quirin et William Esther.
La sélection fera son entrée dans la poule B face aux Comores dimanche. Il s'agira de s'imposer afin de se mettre en confiance avant d'en découdre avec les Seychelles deux jours plus tard. L'idéal serait de terminer en tête de la poule pour affronter le deuxième de la poule A en demi-finales. Ne pas se qualifier pour la finale serait une grosse contre-performance.
«On s'est entraîné correctement. Il y avait du rythme. Nous sommes prêts, il y a un bon esprit d'equipe», résume, pour sa part, Melchior Miniopoo. Après avoir décroché l'or avec les garçons en 2019, il tentera d'en faire de même avec les filles cette fois. Objectif atteignable quand on sait que la sélection compte en son sein plusieurs joueuses du Quatre-Bornes VBC qui règne de manière incontestée depuis cinq ans sur la zone 7.
La capitaine Vanessa Chellumben, Nathalie Létendrie-Laurette, Alison Labour, Stacy Armoogum, Valentine Paul et Rachel Etiennet sont toutes issues de la formation quatre-bornaise qui, cette année, a découvert le niveau continental avec le Championnat d'Afrique des clubs en mai en Tunisie. Fortes de cette expérience, elles tenteront de ramener le métal le plus précieux pour la première fois depuis 30 ans. La seule consécration pour la sélection féminine date de l'édition 1993 aux Seychelles.
Tirée dans la poule B, Maurice jouera face aux Maldives le samedi 26 août et les Seychelles le mardi 29. «On aurait pu tomber dans l'autre poule. De toute façon, il faut être prêt à affronter toutes les équipes. Le but sera de terminer en tête de la poule», affirme Melchior Miniopoo. Après cela, il faudra sortir le grand jeu en demi-finale contre soit Madagascar soit La Réunion. Atteindre la finale sera déjà une belle performance. Ensuite, tout est possible...
La parole à
Stéphane Moonisamy (capitaine de la sélection masculine)
«C'est ma passion pour le volley qui m'a permis de continuer encore quatre années après les Jeux de 2019. Physiquement, je me suis senti capable de poursuivre ma carrière et être de la partie pour ces Jeux à Madagascar. Il y a beaucoup de personnes qui m'ont soutenu à commencer par mon épouse et je les remercie. La préparation n'a pas été facile. Pendant trois mois, s'entraîner six jours sur sept sachant qu'il y avait le travail à côté, ce n'était pas évident.
Mais j'ai fait ce choix et je l'ai assumé. Nous sommes confiants d'autant plus qu'il existe une bonne cohésion entre les joueurs. Nous avons un titre à défendre mais on ne se met pas trop la pression par rapport à cela. Mais il faudra rester concentré. Nous avons un objectif clair et nous sommes motivés. La Réunion, Madagascar et les Seychelles sont de grandes équipes qui se sont bien préparées et elles nous attendent au tournant.»
La parole à
Vanessa Chellumben (capitaine de la sélection féminine)
«Je suis impatiente que les Jeux débutent. Et je pense que toute l'équipe a hâte que la compétition commence parce que ces dernières semaines d'entraînement étaient intenses. Je pense qu'il y a une bonne symbiose au sein de l'équipe. Les deux semaines de stage nous ont permis de nous retrouver et d'établir le système de jeu. L'expérience acquise pendant les dernières éditions du Championnat des clubs de la zone 7 et au Championnat d'Afrique en Tunisie cette année va nous apporter un plus pendant les Jeux. Ce sera dur.
Les Seychelles auront une équipe composée de joueuses d'expérience tout comme La Réunion je pense. Pour Madagascar, ce sera un mélange de jeunes et d'anciennes. Le niveau sera élevé et il nous faudra être à 200 %. Notre premier adversaire sera les Maldives qu'il ne fau- dra pas prendre à la légère parce qu'elles ont pris part à pas mal de compétitions. On ne va sous-estimer personne. Au sein de l'équipe, nous voulons toutes entrer dans l'histoire en ramenant cette médaille d'or qui nous fuit depuis 1993.»