Après huit ans, le handball refait son apparition aux Jeux des îles de l'océan Indien (JIOI). Présente, en effet, en 2015 en terre réunionnaise, la discipline n'avait pas été retenue au programme de la 10e édition tenue en 2019 sur notre sol. Cela, alors qu'en tant que pays hôte, nous avions le privilège de l'inclure. Ce fut ainsi parce que les organisateurs avaient forcément conclu que nos handballeurs avaient peu de chances ou pas de chances du tout d'être sur le podium. Pronostic, hélas, toujours valide pour nos locaux à Madagascar...
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'après notre échec, tant en masculin qu'en féminin, à ramener une médaille en 2015, rien n'a été fait par les dirigeants de l'Association mauricienne de handball (AMH). Ils n'ont, effectivement, pas jugé utile d'élaborer un plan d'action pour remédier à cette situation. Pour remettre le handball mauricien sur les rails. Pour lui donner la possibilité de retrouver des couleurs et de briller.
Ils se sont endormis pour se réveiller à un peu moins d'un an de l'échéance malgache, en mettant en place un plan de préparation décousu. Celui-ci fut interrompu à plusieurs reprises et ne bénéficia jamais d'un suivi efficace et du soutien des dirigeants.
Ce qui amena à la démission du coach de la sélection masculine David Malié. Il fut remplacé, en début d'année, par le duo Dominique Filleul-Daniel Techer. Et, les entraînements, après plusieurs semaines, voire des mois, de pause reprirent vers février. Mais, dans un cadre dépourvu de toute motivation. D'ailleurs, quelques handballeurs étaient même montés au créneau pour dénoncer les nombreux manquements autour de la préparation. Celle-ci était, du reste, qualifiée de «bancale»
Les dirigeants de l'AMH tentèrent de gérer la crise. Et demandaient aux handballeurs de ne plus s'adresser à la presse. Consigne que ces derniers ont respectée. Histoire de ne pas brûler leurs chances d'être dans la sélection finale.
On a continué à s'entraîner - parfois avec des joueurs eux-mêmes animant les séances puisque, dit-on, le duo Dominique Filleul-Daniel Techer s'absentait souvent - jusqu'à la venue du nouveau Head Coach, le Serbe Davor Brkljacic. Cependant, ce dernier, malgré tout le respect qui lui est accordé dans le giron, n'a entraîné les deux sélections que durant un mois et demi, peut-être deux mois au maximum. Car, quelque temps après son arrivée à la fin du mois de mai, il est reparti - pour environ deux semaines - car il avait des engagements qu'il avait déjà pris avant d'accepter le poste que lui confiait l'AMH.
Donc, la question est: l'expertise de Davor Brkljacic suffirat-il à compenser, en deux mois, les manquements de plus d'une décennie ? Certainement pas, répondent certains observateurs
Que ce soit en masculin ou en féminin, on retrouve, dans la sélection finale, le même noyau d'il y a huit ans. Autour duquel est venu se greffer quelques nouvelles têtes. Nul doute que pendant ce temps, du côté de Madagascar, de la Réunion, on a forcément procédé à un vrai renouvellement et un renforcement de l'effectif. Sans compter une vraie préparation.
Ajoutons également que nos deux sélections seniors n'ont pas disputé le moindre match international officiel ni n'ontelles eu des frottements ou des stages depuis 2015.
Alors que la discipline se noie dans les problèmes, certains, dit-on, ne se sont pas épargnés de «caser» leurs proches dans les sélections et dans la délégation officielle. Est-ce possible de viser une médaille dans ces circonstances?
Difficile même si le patriotisme nous commande d'espérer...