Afrique: Les élections au Zimbabwe prolongées d'une journée dû à des retards, l'opposition crie à la fraude

Une affiche de l’actuel président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, dans une rue de Harare.

Quelque six millions d'électeurs zimbabwéens étaient appelés mercredi 23 août aux urnes pour un scrutin présidentiel et législatif marqué par des retards et des incidents. Tous les yeux étaient braqués sur le duel entre le président sortant Emmerson Mnangagwa et son principal rival Nelson Chamisa. L'opposition a dénoncé des « fraudes » et des « entraves » lors d'un vote censé se finir mercredi, mais il a été prolongé pour un jour de plus dans certains bureaux en raison de problèmes logistiques.

Malgré un calme relatif mais sans illusions, le chef de l'opposition a d'ores et déjà dénoncé des fraudes et « entraves » de la part du parti. Nelson Chamisa a dénoncé une volonté délibérée du parti au pouvoir de « créer de la confusion pour brouiller les pistes ». « Nous avons clairement affaire à des entraves aboutissant à supprimer des électeurs, un cas classique de triche archaïque datant de l'âge de pierre », a dénoncé Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans, devant la presse.

Dysfonctionnements, retards, erreurs sur les listes électorales : plusieurs incidents ont été signalés tout au long de la journée de mercredi, montrant les difficultés pour les Zimbabwéens à exprimer leur voix.

Des vidéos des files d'attente interminables ont été publiées sur les réseaux sociaux, tout comme des témoignages d'électeurs. Un homme de 80 ans a expliqué à la presse locale qu'il était arrivé à 5 heures du matin devant son bureau de vote, et jusqu'à 15 heures de l'après-midi, le centre était toujours fermé : du jamais vu.

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Prolongement d'une journée

La commission électorale a reconnu que moins d'un quart des bureaux de la capitale Harare avaient pu ouvrir à 7 heures comme prévu.

Le président a dû annoncer dans la soirée, dans une circulaire, que le scrutin serait prolongé d'une journée, pour permettre aux 6,6 millions d'électeurs de voter.

C'est principalement dans les grandes villes, considérées comme les bastions de l'opposition, où des retards ont été signalés par les observateurs locaux.

Des partisans de la Zanu-PF auraient pris numéros de téléphone et noms pour contrôler le vote

L'opposition a dénoncé des manouvres d'intimidation de la part des partisans de la Zanu-PF, le parti au pouvoir. Ces derniers prétendaient réaliser des sondages de sortie des urnes dans certains bureaux et auraient soutiré des noms et des numéros de téléphone afin de contrôler le vote des électeurs.

Depuis le début de la campagne, le président a promis une élection équitable. Mais l'ONG Human Rights Watch avait prédit un « processus électoral gravement défectueux », et opposition comme observateurs redoutent désormais de la fraude lors du décompte des bulletins. Ces inquiétudes sont « le fruit d'une imagination débordante », avait balayé mardi auprès de l'AFP Rodney Kiwa, vice-président de la ZEC.

Les résultats doivent être publiés dans les cinq jours suivant le scrutin.

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