En Libye, alors que la communauté internationale pousse à l'organisation des élections générales, présentées comme seule issue au chaos, avant la fin de l'année, une majorité de Libyens s'oppose au scrutin en présence de deux gouvernements parallèles. Pour Abdoulaye Bathily, l'émissaire de l'ONU en Libye, la question de changer le gouvernement n'était pas la priorité. Lors de son intervention mensuelle devant le Conseil de sécurité le 22 août 2023, il semble avoir changé d'avis.
« Un gouvernement unifié est impératif pour mener la Libye aux élections », selon Abdoulaye Bathily, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye. C'est un changement de cap pour le diplomate sénégalais qui donnait jusque-là la priorité à une conférence inclusive de réconciliation nationale.
Finalement, il se rend à l'évidence. Pour plusieurs observateurs, il semblait impossible de pouvoir organiser un scrutin sous une telle division symbolisée par la présence de deux gouvernements opposés à l'est et à l'ouest libyen.
La désignation du gouvernement d'union nationale a été fait par un comité libyen qui a oeuvré sous l'égide de l'ONU pour conduire le pays justement à des élections en décembre 2022, mais ce gouvernement, qui n'a plus de l'Union nationale que son nom, a complètement échoué.
C'est d'ailleurs suite à cet échec que le Parlement basé à l'est libyen a désigné un autre gouvernement non reconnu par la communauté internationale.
En Libye, la déclaration d'Abdulaye Bathily a été chaleureusement accueillie à l'est comme à l'ouest. Reste à trouver la personnalité qui acquiert le consensus de tous pour conduire le nouvel exécutif, unifier les institutions et organiser les élections pour en aboutir enfin à des autorités légitimes.