Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire fait savoir que la qualité insuffisante de l'apport alimentaire/pratiques alimentaires inadéquates fait partie des principaux déterminants à l'origine de la situation dans ces régions du pays.
« Sur l'ensemble des zones analysées dans le Grand Sud et le Grand Sud Est, l'estimation montre que près de 458 660 cas de malnutrition aiguë globale (sévère et modérée) sont attendus pour la période de juin 2023 à avril 2024 ». C'est ce qu'on peut lire dans le rapport IPC publié le 21 août 2023. Sur cette totalité, le Grand Sud Est comptabilise près de 196 451 cas de malnutrition aiguë, dont 57 973 cas de malnutrition aiguë sévère et 138 478 cas de malnutrition aiguë modérée. Ladite estimation a été basée « sur la prévalence combinée (Poids/ Taille- PB) issue de l'enquête SMART (Standardised Monitoring and Assessment of Relief and Transitions) du mois de juin 2023 », précise le document.
Variables. L'IPC note également que les districts de Nosy Varika et Ikongo, pour le compte du Grand Sud Est ainsi que les districts d'Amboasary, Betroka, Betioky et Beloha (pour le Grand Sud) seront les plus affectés à l'approche du mois de décembre prochain. Le tableau ne serait pas tout noir car à en croire la projection faite dans le cadre de ce rapport, « la situation nutritionnelle précaire (juin à septembre 2023) va connaître une légère amélioration entre octobre et décembre 2023 ».
Une situation qui devrait ensuite « se dégrader pendant le pic de soudure qui coïncide également avec le pic de la malnutrition (janvier à avril 2024) ». Une situation critique (phase 4 de l'IPC) sera prévue pour Nosy Varika et Ikongo tandis que la phase 3 sera décrétée pour Befotaka, Vangaindrano, Vondrozo, Manakara, Vohipeno, Ifanadiana, Mananjary, Ambovombe, Tsihombe, Beloha, Toliara II, Betioky Atsimo, Ampanihy Ouest, Amboasary, Betroka.
Les Facteurs de risque liés à la malnutrition aiguë:
La consommation alimentaire, les maladies, le taux d'allaitement maternel exclusif ainsi que le faible taux d'accès aux services et soins de santé constituent les principaux facteurs de risque de la malnutrition aiguë dans les zones analysées dans le cadre de l'IPC.
Pour le cas de la consommation alimentaire des enfants de 6 à 23 mois, cela est marqué par un niveau très bas de diversité alimentaire et constitue un facteur de risque très élevé de la malnutrition aiguë dans la majeure partie des districts analysés. Dans les districts de Toliara II, Ampanihy Ouest, Betioky Atsimo et Bekily, la dimension alimentaire peut être considérée comme un facteur de risque élevé. Plus de 50% des ménages présentent une faible diversification alimentaire. Ce taux peut aller jusqu'à 64,8% à Toliara II.
Le facteur de risque est par ailleurs considéré comme moyen pour les districts de Befotaka, Midongy, Nosy Varika et Amboasary. Le pourcentage varie entre 40% (Mindogy) et 63% (Befotaka). Cela indique une diversité alimentaire moyenne chez les ménages.
En revanche, la dimension alimentaire est considérée comme un facteur de risque faible pour les districts de Farafangana, Vangaindrano, Vondrozo, Manakara, Vohipeno, Ifanadiana, Ikongo, Mananjary, Beloha, Tsihombe et Taolagnaro.
Dans les districts d'Ikongo, Vohipeno et Farafangana, les niveaux de faible diversification alimentaire chez les ménages sont relativement faibles, avec des taux inférieurs à 6% dans chaque district.