Addis — Le Maroc a plaidé, jeudi à Addis-Abeba, devant le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) pour une meilleure gouvernance africaine du cyberespace.
Lors d'une réunion du CPS de l'UA, tenue par visioconférence et consacrée à une communication sur l'élaboration de la position africaine commune sur la cybersécurité en Afrique, le Royaume a également appelé au respect des principes du droit international applicable dans le cyberespace.
La délégation marocaine a cité dans ce sens la souveraineté dans le cyberespace, l'interdiction d'intervenir dans les affaires intérieures et extérieures des États, le règlement pacifique des différends, l'interdiction de la menace ou l'usage de la force, et le respect du droit international humanitaire et du droit international des droit de l'Homme.
Afin d'instaurer une architecture juridique mondiale robuste du cyberespace, plusieurs niveaux de régulation doivent être pris en compte, et ils sont liés au niveau national, notamment la sécurité des systèmes d'information de chaque pays, et aux niveaux régional, continental et international, a affirmé la délégation marocaine.
Sur le plan national, le Maroc a décidé, d'une part, de mettre en place des mécanismes de protection et de défense des systèmes d'informations des administrations, organismes publics et infrastructures d'importance vitale et, d'autre part, d'entreprendre une action de sensibilisation auprès des entreprises et des citoyens sur les enjeux et les risques liés aux menaces informatiques, a souligné la délégation marocaine.
Afin de faire face aux risques encourus par l'utilisation des technologies de l'information et des télécommunications, le Royaume, depuis 2003, s'est engagé dans la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire destiné à encadrer les activités cybernétiques et à assurer la sécurité des citoyens ainsi que des infrastructures critiques contre les cybermenaces, a relevé la délégation marocaine.
Depuis 2012, le Maroc s'est engagé sur la voie du renforcement de ses capacités nationales de sécurité des systèmes d'information et de la consolidation de la confiance numérique en élaborant une stratégie Nationale de Cybersécurité et une Directive Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information dont la mission consiste à élever et à homogénéiser le niveau de protection de l'ensemble des systèmes d'information des administrations et organismes publics ainsi que des infrastructures d'importance vitale, a ajouté la délégation marocaine.
Sur le plan international, le Maroc considère que la coopération internationale est essentielle pour permettre aux États de relever les défis liés à la cybersécurité, et souligne le rôle clé de l'Organisation des Nations Unies en matière de promotion d'un dialogue entre ses États Membres en vue de définir une compréhension commune au sujet de l'application.
Le Maroc soutient les efforts déployés dans le cadre des Nations Unies en matière de de cybersécurité, a réaffirmé la délégation marocaine, rappelant que le Royaume a toujours soutenu la création de tous les Groupes de Travail à Composition non Limitée sur la question de la cybersécurité dans le contexte de la sécurité internationale par l'Assemblée Générale et participe activement aux différentes réunions organisées dans le cadre de ces Groupes.
Depuis 2015, le Maroc est membre du Forum mondial sur la cyber-expertise et compte parmi les 79 États soutenant l'Appel de Paris du 12 Novembre 2018 pour la Confiance et la sécurité dans le cyberespace, rappelle notamment la délégation marocaine.
La délégation marocaine a réaffirmé la volonté du Maroc d'échanger ses expériences, son savoir et son savoir-faire avec le reste des pays du continent, notamment en matière de stratégies nationales, de sensibilisation, de formation spécialisée, de coopération et de gestion des incidents.