Dakar — Une foule nombreuse constituée d'amis, d'universitaires, d'hommes et de femmes politiques, du monde de la culture a assisté jeudi à la levée du corps du linguiste et éditeur Pathé Diagne avant son inhumation au cimetière de Yoff, a constaté un journaliste de l'APS.
Pathé Diagne est décédé mercredi à Dakar, à l'âge de 89 ans.
En présence de sa veuve, la sociologue Fatou Sow, et de ses enfants, le Premier ministre Amadou Bâ a transmis à la famille et à la Nation le "message de compassion" du président de la République, saluant "l'homme de science qui a laissé un important héritage à son pays". "Il a laissé une importante contribution à la vie intellectuelle et à la Nation. De nombreux ouvrages et un engagement constant au service du savoir et de la liberté", a dit M. Bâ.
Auparavant, son neveu Alioune Sall "Paloma" avait souligné "la dimension plurielle" de Pathé Diagne, relevant les facettes de "l'infatigable chercheur généré de son savoir" et la figure de "l'audacieux intellectuel qui a allié théorie et action" et "dont le pays a besoin aujourd'hui".
Né le 7 janvier 1934 à Saint-Louis du Sénégal, Pathé Diagne a cheminé, au collège comme au lycée, avec l'ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, successeur de Léopold Sédar Senghor. Il a enseigné la linguistique aux États-Unis d'Amérique. Abdou Diouf lui a permis d'enseigner à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Cet historien des civilisations était le fondateur des éditions Sankoré. Il a été compagnon de l'historien et homme politique Cheikh Anta Diop, du cinéaste Sembène Ousmane, et aussi opposant de l'ancien président Léopold Sédar Senghor.
Pathé Diagne était un défenseur de la promotion et de l'enseignement des langues nationales, et à ce titre, a été avec Sembène, le pilier de "Kaddu", le premier journal en langues nationales. Il a édité la première description grammaticale du wolof.