Film nigérian sorti en 2016, « The CEO » est un bras de fer entre plusieurs cadres pour un poste de directeur à pourvoir. Alors là, tous les coups sont permis !
Reconnu au Nigéria pour de nombreux films à l'instar de Phone Swap, The Figurine, October 1... Kunle Afolayan avait encore frappé fort avec son long-métrage « The CEO ». Un film au scénario digne des grands thrillers internationaux. Ce, en plus du casting varié et insolite, composé d'acteurs nigérians, béninois, marocains, sud-africains, kényans et ivoiriens. Il s'agit notamment de la célèbre chanteuse Angélique Kidjo qui y faisait ses premiers pas au cinéma, l'haïtien Jimmy Jean-Louis ayant joué dans la série Heroes, ainsi que la pétillante et talentueuse ivoirienne Aurelie Eliam qui, outre le cinéma, incarne aussi la casquette de présentatrice TV.
L'intrigue : cinq cadres africains d'une multinationale de télécommunications sont réunis dans une belle station balnéaire aux alentours de Lagos au Nigeria à l'occasion d'un séminaire qui doit déboucher sur la nomination du nouveau PDG. Les choses prennent une tournure inattendue et les cadres disparaissent mystérieusement un à un. Bientôt les deux restant deviennent les suspects principaux et la menace d'une condamnation à mort pour homicides multiples plane sur eux.
D'une durée d'environ 1h 46 min, « The CEO » propose aux spectateurs un portrait du monde d'aujourd'hui d'une rare justesse. Un monde où la soif du pouvoir est synonyme de meurtre, trahison, pratiques occultes, etc. Un monde où le mérite est relégué au second rang au profit des intérêts personnels. Un monde où la loi du plus fort est devenue la loi de la raison, et où la loi ne frappe que les plus faibles. Un vrai miroir d'une société en perte de valeurs et d'humanisme.
« The CEO » est également avant tout une fierté panafricaine courageusement ouverte sur le monde avec un message fort, celui de la diversité des acteurs venus un peu partout du continent et des talents dont ce dernier regorge en matière de cinéma. Cependant, un problème demeure : celui du financement pour lequel les acteurs de l'industrie cinématographique africaine doivent se porter vers l'extérieur lorsqu'ils souhaitent réaliser des films de qualité internationale. Une triste réalité qui mérite d'être remédiée. Pour « The CEO » dont la réalisation a coûté plus d'un million de dollars, Kunle Afolayan a dû compter sur deux entreprises étrangères.