Ouverture ce 24 août des assises des médias. Lors de la cérémonie d'ouverture, le président de Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) est revenu sur les maux qui gangrènent le secteur.
«Le premier problème à la base des difficultés des médias est d'ordre économique. La presse sénégalaise est en situation de quasi faillite depuis la pandémie du Covid-19, la guerre en Ukraine et les manifestations publiques. Cette succession d'événements a entraîné une perte cumulée de plus de 70% du chiffre d'affaires », a déclaré Mamadou Ibra Kane.
Il a relevé qu'au Sénégal, nous avons des médias qui sont bloqués au 20e siècle alors que nous sommes au 21e siècle, avec toutes les mutations que ça comprend. Selon le président du Cdeps, il faut une refondation des pratiques mais aussi la nécessité de mutation technologique de la presse.
«Il faut, à travers ces assises, tenter de revoir le modèle économique de la presse sénégalaise. Nos entreprises et les travailleurs des médias peuvent et doivent vivre de leur labeur », a indiqué Mamadou Ibra Kane. Il n'a pas manqué de relever les atteintes graves à la liberté de presse. «Les journalistes sont emprisonnés, violentés et gazés durant les manifestations publiques comme s'ils étaient des ennemis », a dénoncé M. Kane. Il recommande également de revoir la mutation technologique de la presse sénégalaise. Il a affirmé que sans la mutation et la transition technologique de nos médias, nous allons tout le temps être confrontés à des problèmes économiques.
Le secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l'information et de la communication (Synpics), Bamba Kassé, a salué le lancement de ces assises soutenant que c'est un exercice volontaire, inclusif, proactif avec des jeunes qui s'attellent à panser les plaies qui gangrènent le secteur des médias, clé de voûte de la démocratie sous nos tropiques.