Accra — "Non à une intervention militaire sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)". Les évêques du Ghana expriment également leur opposition à une éventuelle intervention militaire contre la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger le 26 juillet dernier.
Dans la déclaration publiée hier, 24 août, et signée par Mgr Matthew Kwasi Gyamfi, évêque de Sunyani et président de la Conférence épiscopale du Ghana (GCBC), il est indiqué : "La position de la Conférence est que l'idée d'une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger ne devrait même pas être envisagée.
Le GCBC souligne que "le Mali et le Burkina Faso ont déjà envoyé des avions de guerre au Niger en réponse à une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO". Ces deux pays, dirigés par des juntes putschistes, ont en effet déclaré que toute action militaire contre les putschistes de Niamey serait considérée comme une déclaration de guerre à leur égard. "De plus, rappelle l'épiscopat ghanéen, le Burkina Faso a menacé de se retirer de la CEDEAO si celle-ci intervenait militairement au Niger.
"Conformément aux enseignements de notre Seigneur Jésus-Christ (cf. Jean 14:27), nous, en tant que Conférence, nous opposons à toute intervention militaire contre les putschistes au Niger, car cela exacerberait la situation déjà précaire dans ce pays où les civils tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées, les faibles et les vulnérables de la société subissent le poids de cette situation chaotique", déclare la Conférence générale de la CEDEAO. "La position de la Conférence est que la CEDEAO et ses dirigeants doivent poursuivre les voies de la diplomatie pour faire face à la situation. Cela nécessitera un engagement plus poussé avec les putschistes afin de discuter d'une feuille de route concrète pour gérer la situation. La Conférence est convaincue que cette approche permettra à toutes les parties et aux médiateurs de trouver rapidement des solutions durables à la situation au Niger", conclut la note.
La position contre l'action militaire au Niger de la Conférence épiscopale du Ghana rejoint celle de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (RECOWA - voir Fides 10/8/2023), des Conférences épiscopales du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso (voir Fides 7/8/2023) et des évêques de la Province ecclésiastique d'Ibadan (au Nigeria - voir Fides 22/8/2023).