Ile Maurice: Commission électorale - Une erreur informatique provoque la pagaille

Les polémiques autour du registre électoral n'en finissent pas. Après avoir publié les chiffres par circonscription, le 16 août, la commission électorale les a modifiés car ils n'étaient pas exacts. En effet, les chiffres de 2021 figuraient en 2022. L'instance, elle, parle d'un problème technique.

L'erreur a été rectifiée. Cependant, cet épisode alimente encore une fois les doutes qui ont été exprimés sur la fiabilité des technologies dont dispose la commission électorale à Maurice. Le 16 août, le site web de la commission avait affiché le nombre d'électeurs par circonscription pour 2023. À titre de comparaison, les chiffres pour les années précédentes avaient aussi été mis en ligne dans un tableau.

Peu après, il a été noté que les chiffres avaient été mis en ligne avec un an de décalage. Ainsi, la colonne 2021 affichait les chiffres de 2020 et la colonne 2022 affichait ceux de 2021. Ce décalage se répétait jusqu'à 2016. Si certaines sources bien renseignées ont parlé d'un bug informatique, d'autres ont dénoncé le silence de la commission électorale jusqu'à hier à ce sujet. Depuis, les chiffres ont été rétablis, mais les questions restent. «Il se passerait quoi si on inversait l'affichage des résultats des élections, par exemple ?», soutient un interlocuteur.

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Rakesh Bhuckory, ex-Deputy High Commissioner au ministère des Affaires étrangères et Campaign Manager du Parti travailliste (PTr) au no 5 (Pamplemousses-Triolet), figure parmi ceux qui sont montés au créneau pour dénoncer ces anomalies. «Nous sommes une petite équipe qui étudions le registre électoral depuis février de cette année. En passant en revue la liste du 16 août, on a tout de suite remarqué que les chiffres étaient erronés. Cela a eu des répercussions un peu partout car ils ont été repris dans la presse et par les politiciens. D'ailleurs, Navin Ramgoolam s'était interrogé sur ces chiffres lors du congrès PTr, Mouvement militant mauricien et Parti mauricien social démocrate à Vacoas», rappelle-t-il.

Il déplore le fait que la commission électorale n'ait pas assumé l'erreur et qu'elle ait préféré faire tranquillement la rectification. «Nous avons sollicité une rencontre avec Irfan Rahman à ce sujet, mais notre demande est restée sans réponse jusqu'ici», précise-t-il. Sollicité, Navin Ramgoolam explique que lors du congrès, il s'est reposé sur les chiffres de la commission diffusés par la MBC et le journal de référence l'express. Il a indiqué que le mieux serait que la commission électorale vienne clarifier la situation.

Par ailleurs, Rakesh Bhuckory parle d'une autre anomalie notée concernant le nombre d'électeurs qui se sont ajoutés à la liste sur le temps. «Prenons de 1995 à 2000,il y a eu environ 64 000 nouveaux électeurs. De 2000 à 2005, il y a eu 37 000 nouveaux électeurs, et de 2005 à 2010, il y a eu 62 000 nouveaux électeurs. De 2010 à 2014, nous comptons 57 000 nouveaux électeurs de plus. Or, de 2014 à 2019, il n'y a eu que 4 000 nouveaux électeurs. Pourquoi ? D'après nos informations, entre 2014 et 2019, il y a eu 45 000 jeunes qui ont fêté leurs 18 ans. Pourquoi n'y a-t-il eu que 4 000 électeurs enregistrés ? On veut des réponses...», dit-il.

Erreur technique

Hier, la commission électorale a émis un communiqué pour expliquer la situation et a fait savoir que le problème a été résolu depuis le 18 août. «Afin de mieux disséminer les informations relatives à l'organisation des élections à Maurice, le site web du bureau du commissaire électoral abrite une nouvelle interface, permettant une meilleure visualisation des données du registre électoral, incluant une fonctionnalité interactive.

Notamment avec l'affichage des comparatifs du nombre d'électeurs par circonscription et par année depuis 1982. Lors de la mise en ligne des données du registre électoral de 2023, entré en vigueur le 16 août, un problème technique est survenu; la nouvelle interface a temporairement affiché les statistiques de l'année 2021 comme celles de 2022. À 15 h 33, ce vendredi 18 août, l'interface a été entièrement mise à jour et l'erreur d'affichage a donc été réglée.»

130 000 noms corrigés

Dans le milieu de la commission, l'on soutient qu'un gros travail a été abattu et qu'il ne faut pas se focaliser sur cet incident technique. Cette année, il a été noté que dans le registre qu'il y avait environ 130 000 noms qui étaient mal écrits, et des corrections ont été apportées. «C'est un travail de longue haleine ; le personnel a travaillé d'arrache-pied pour cela. Parce que si les noms des électeurs sont mal écrits en premier lieu, il est clair qu'ils ne pourront pas voter lors des élections. D'où le fait qu'il était urgent de les rectifier», explique-t-on.

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