Mauritius- an MPOWER Success Story. C'est le chapitre consacré à Maurice dans le dernier rapport sur le tabagisme de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce rapport détaille les mesures prises par les autorités pour réduire le taux de consommation de cigarettes. Parmi elles, les Tobacco Cessation Clinics, qui aident les fumeurs à sevrer de la nicotine. Comment marche ce traitement ?
Aider à arrêter de fumer figure parmi les six mesures préconisées par l'OMS. Au niveau du ministère de la Santé, cette mesure se traduit par les Tobacco Cessation Clinics. Le pays en compte neuf actuellement. La dernière a été inaugurée le 12 avril à l'hôpital communautaire de Montagne-Longue. «La première était un projet pilote. Elle avait été inaugurée en 2011 au dispensaire Odette Leal à Beau-Bassin. Depuis, on peut parler d'un succès», avance le Dr Krishna Beedassy, responsable du département Tobacco Cessation Services.
Le traitement, avance le responsable, se décline en deux parties et est totalement gratuit. La première partie consiste en deux semaines de psychothérapie. C'est à ce moment que les médecins définissent le profil du patient. «Il y a des conseils, et on analyse aussi la motivation, la volonté et les facteurs à risques entre autres», explique le Dr Beedassy. Après cette étape, débutent dix semaines de traitement pharmaceutique. «Je ne peux pas vous dire précisément ce qui est donné à un patient, car tout est individualisé par rapport à la personne qui sollicite l'aide. Il faut prendre en considération ses comorbidités et sa motivation, par exemple», ajoute-t-il.
Un suivi sur trois ans
Mais ce qui est commun, c'est un cachet à prendre pour réduire l'envie et la sensation de manque de nicotine. Puis, il est aussi offert au patient des patches de nicotine, dont le dosage est progressivement diminué. Il y a aussi des chewing-gums à prendre d'une manière spécifique, soit la méthode «Bite and Park». La personne doit croquer dans le chewing-gum, puis le garder entre les gencives et la joue. Le corps absorbe alors la nicotine, mais pas les autres produits toxiques de la cigarette.
Pendant le traitement, le fumeur est ausculté une à deux fois par semaine. Par la suite, il y a un suivi après trois et six semaines, puis après chaque trois mois. Ces suivis médicaux s'arrêtent après trois ans. En cas de rechute, le même protocole est appliqué, mais ne dure que six semaines. «Nous avons environ 30 % à 40 % de rechutes, mais les personnes reviennent à chaque fois», précise le Dr Beedassy.
Les cliniques attirent entre 2 000 et 3 000 personnes par an. «Les profils sont variés», dit le médecin. Une bonne partie vient en début d'année, au moment des résolutions. «Ou encore, lorsque nous avons des campagnes de sensibilisation nationales, cela crée une affluence vers ce service», poursuit-il. D'autres services de santé, à l'instar de l'unité qui s'occupe des patients diabétiques ou la contraception, orientent aussi souvent les patients vers les Tobacco Cessation Clinics. À noter qu'il existe aussi une hotline pour aider les personnes à arrêter de fumer.
Les autres mesures préconisées
Protéger le public de la fumée : en 2008, la première loi interdisant la cigarette en public a été passée. Par la suite, le tabac a été interdit progressivement dans les lieux publics. «By broadening its definition of what is considered a «public place», Mauritius aims to become a «smoke-free» country», fait ressortir le rapport.
Prévenir des dangers du tabagisme : les premières images sur les boîtes de cigarettes sur les maux du tabagisme sont apparus en 2008. Les dernières mesures qui ont été prises par le ministère de la Santé ont été les paquets sans images et l'interdiction des cigarettes à saveurs. Interdiction de la publicité : tous types de publicité, même en ligne, sont interdits.
Hausse des taxes: c'est l'une des certitudes des Budgets. Les droits d'accise sur la cigarette sont augmentés à chaque fois. Souvent, il y a d'autres augmentations en cours d'année. Surveillance : le taux d'utilisation du tabac au sein de la population est souvent recensé par le ministère. Ainsi, en 2009, 21,7 % de la population fumaient, alors qu'en 2021, le chiffre est passé à 18,1 %.