Le chef de file de l'opposition républicaine est invité à se présenter devant la justice pour des faits lui reprochés. Convoqué mardi 22 août 2023 au Parquet général, Constant Mutamba, puisqu'il s'agit bien de lui, a été représenté par ses avocats qui ont sollicité, en même temps, un report de la date où doit se présenter leur client. Selon les avocats, ce dernier étant coincé par un son agenda qui est aussi chargé, pourrait se présenter vendredi 1er septembre pour apporter ses éléments de défense.
Dans son discours tenu le 12 août dernier au terrain Assosa, devant des milliers des congolais lors de la présentation de son offre politique "RUPTURE", Constant Mutamba a appelé à rompre avec les anciennes figures politiques et les antivaleurs qui maintiennent encore la République démocratique du Congo dans une position de pays pauvre, nonobstant ses multiples richesses naturelles.
Selon l'initiateur de la plainte, les propos tenus par le chef de file de l'opposition républicaine sont considérés comme "atteinte à l'ordre public", et sont susceptibles de constituer des infractions dont «incitation à la haine et à la rébellion contre les institutions, corruption de la jeunesse, injures publiques...».
«En effet, en date du 12 août 2023, Monsieur Mutamba a tenu un meeting au terrain Assossa, dans la Commune de Kasa-Vubu, au cours duquel, il a déclaré, sans preuve, que le pays est gouverné par un groupe d'individus qui détournent au quotidien les fonds de l'Etat sans que la justice ne les inquiète. Il a ajouté que la justice congolaise est infestée par la corruption à outrance, qui la rend complice de ces détournements, qui constituent selon lui, la principale cause de la faillite de l'Etat congolais. D'où, il a appelé les jeunes à se révolter et à se rebeller contre les institutions légalement établies, à travers son slogan «RUPTURE», qu'il a qualifié de révolution pacifique. Il a appelé les jeunes des familles modestes à s'en prendre physiquement aux dignitaires issus des familles riches qui, selon lui, gèrent le pays depuis 1960», a écrit Fabrice Kikukama Bonyoma, dans la plainte contre le numéro un de la DYPRO.
Du côté de la DYPRO, cette plainte ressort de l'acharnement politique dont est victime leur leader au vu de son ampleur politique et de la popularité "inégalable" qu'il acquiert. Toutefois, elle se dit déterminée à soutenir la démarche de son président jusqu'au bout.
D'ailleurs, les avocats précisent que leur client, Constant Mutamba, étant homme de droit et faisant confiance en la justice, va se présenter le vendredi 1er septembre pour apporter ses éléments de défense.
«On a vu notre client faire deux cartons plein. Il a tenu son meeting au début du mois d'août à N'djili sainte Thérèse qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Le 12 août également, nous l'avions vu au terrain Assosa, où il y a eu une forte mobilisation qui a d'ailleurs créé une polémique. Dans un environnement politique comme le nôtre, on ne pense pas que ça va plaire à tout le monde, surtout qu'il a opté pour faire l'opposition républicaine, qui est une façon civilisée de faire l'opposition. Dans un premier temps, nous restons serein et nous faisons confiance à la justice, car c'est aussi ça l'état de droit», selon les avocats.
Dans son meeting au terrain Assosa, Constant Mutamba a dit : «Le pays est gouverné par un groupe d'individus qui détournent au quotidien les fonds de l'État sans que la justice les inquiète. La justice congolaise est infestée par la corruption à outrance, qui la rend complice de ces détournements qui constituent la principale cause de la faillite de l'État congolais».