L'entrepreneuriat est si exigeant qu'il risque d'aboutir à une situation où un acteur économique finisse par passer toutes ses journées de travail entre les quatre murs de son bureau. Pour éviter que ses membres ne soient happés par un tel risque, la Chambre de commerce et d'industrie de Maurice (MCCI) vient de relancer, après une période de trois ans en raison de la pandémie, son programme de réseautage dans le but d'encourager ses membres à soigner, à diversifier et à renforcer leur réseau de relations.
La pandémie de Covid-19 a, certes, causé des dégâts coûteux à l'ensemble de la République, atteignant celle-ci de plein fouet dans les capacités dont elle dispose, surtout parmi les acteurs de son secteur privé, à générer de la richesse. Mais elle n'a pas détruit la Une posture indispensable à adopter dans de telles circonstances, à savoir la volonté de rebondir. Posture qui devrait normalement s'accompagner d'une prédisposition à vouloir recomposer son mode de fonctionnement. C'est ce dont la MCCI qui, avec ses 173 ans d'histoire, a fait preuve le jeudi 17 août.
C'était dans le cadre de la reprise, après trois ans d'interruption, de l'organisation de cocktails, dont le principal objectif vise à encourager les partenaires tant du privé que du public à soigner et à renforcer leur réseau de relations avec d'autres acteurs de la vie socio-économique du pays, parmi lesquels les membres du corps diplomatique et les organisations internationales, les dirigeants d'entreprise tant du privé que de l'État, des hauts fonctionnaires. Cet événement de réseautage s'est déroulé dans un bureau et les Suites by The Docks, un nouveau bâtiment à étage dans la région du Caudan de United Docks, le plus grand propriétaire terrien dans la capitale détenant des actifs d'une valeur de quelque de Rs 4,4 Mds
Pour Namita Jagarnath Hardowar, présidente du conseil d'administration de la MCCI, la relance de cette activité était une véritable urgence après la soudaine émergence de la pandémie et l'impact de celle-ci non seulement sur l'économie de Maurice, mais aussi celle du monde entier. Elle en donne la raison. «La MCCI a inscrit sur la liste de ses priorités la nécessité d'organiser régulièrement des événements qui donnent l'occasion à ses membres de soigner et d'enrichir leur réseau de contacts en affaire, de repérer les opportunités susceptibles de stimuler les activités commerciales dans lesquelles ils sont engagés et encore de les inciter à introduire dans leur stratégie de développement des pistes qui, potentiellement, peuvent déboucher sur le recours à des échanges avec d'autres acteurs économiques pour éventuellement s'engager dans la réalisation d'objectifs communs.»
Pour Namita Jagarnath Hardowar, dès le moment qu'il existe des signes qui donnent à croire que l'économie a déjà amorcé sa relance, il est indispensable que tout soit entrepris pour que cette phase permette au pays d'envisager une croissance et un développement durable. «Dans un tel contexte, le rôle que la MCCI est appelé à jouer est crucial.»
Les trois années durant lesquelles la pandémie a affecté les systèmes économiques n'ont pas ralenti l'intérêt de la direction de la MCCI à se battre. Loin de là. «Les défis auxquels nous avons été confrontés ont bien au contraire accéléré notre détermination à reconstruire, adapter et innover», indique Namita Jagarnath Hardowar.
Sur ce plan, la présidente du conseil d'administration de la MCCI est en parfaite harmonie avec l'approche du nouveau secrétaire général de l'institution qui a pris ses fonctions le 1er juillet et qui, pour la première fois, a été présenté, le jeudi 17 août, aux membres. Il s'agit de Drishtysingh Ramdenee
Pour ce dernier qui a eu un parcours professionnel à multiples facettes à Maurice et à l'étranger, la MCCI et le gouvernement doivent travailler en concertation. «Notre obligation de croire en des lendemains meilleurs dépend de notre capacité à vouloir évoluer de façon intelligente, dans un esprit qui prône toujours la collaboration et la recherche des moyens qui permettent de faire de la résistance aux effets des perturbations inattendues.»
Sa proposition pour sortir la tête des eaux troubles associées au passage de la pandémie de Covid-19 après une reprise toute fragile s'articule autour de quatre pistes avec l'idée que ce n'est ni plus ni moins que l'innovation qui sera capable d'inciter Maurice à se doter de nouveaux secteurs d'activités économiques:
- La mise en place d'une structure d'échange animée par les compétences du secteur privé, des académies, des institutions de financement et des parties prenantes appropriées, et qui dispose d'un réseau d'interaction avec les agences de promotion internationales qui fera la mise en valeur de nouvelles idées des start-up et de nouvelles opportunités d'affaires;
- L'appui sans condition pour ce qui est de la mise à exécution des recommandations de différents programmes d'action, comme l'Innovation Box Scheme pour promouvoir l'innovation, la proclamation de l'Intellectual Property Act et du Patent Cooperation Treaty ;
- l'institution de sous-comités dont le principal objectif est de permettre aux acteurs du secteur privé de faire un plaidoyer pour l'investissement dans de nouveaux secteurs d'activités économiques, comme la Fintech, la biotechnologie, les technologies numériques;
- L'instauration d'un cadre capable de faciliter le recours à l'intrapreneuriat, cette approche qui favorise l'émergence de l'entrepreneuriat au sein même d'une entité en proposant des idées d'intérêt national au niveau des grosses sociétés avec des entrepreneurs et des start-up.
Drishtysingh Ramdenee a eu une riche carrière tant à Maurice - au sein, entre autres, de l'Economic Development Board, institution gouvernementale chargée des stratégies de développement et du Mauritius Emerging Technology Council, société publique chargée d'investir dans la mise en route de projets pharmaceutiques où il occupait le poste de Chief Executive Officer par intérim - qu'à l'étranger - comme directeur de l'Institut technologique de maintenance industrielle (ITMI) du Canada.