Un mois après le coup d'État militaire contre le président Bazoum, la délégation dépêchée par la Cédéao à Niamey, a rendu compte jeudi 24 août au président nigérian Bola Tinubu, qui les a écoutés attentivement. La seule ouverture que la junte serait prête à faire pour le moment est « la discussion sur beaucoup de points, mais pas du retour du président Mohamed Bazoum ».
Au sein de la Cédéao, comment ces déclarations sont-elles perçues ? Parmi les pays non-exclus des instances de la Cédéao, deux États prêtent pour le moment une oreille attentive à ces déclarations de la junte nigérienne. C'est notamment le cas du Cap-Vert qui pour le retour à l'ordre constitutionnel, s'est ouvertement déclarée contre une éventuelle intervention militaire contre la junte de Niamey. Un diplomate cap-verdien s'interroge: « Si le président Mohamed Bazoum est libéré, et qu'on a un processus de transition acceptable comme base de discussions, pourquoi pas ? » Mais il est pour le moment bien seul à adopter cette position.
L'option « négociations » n'est pas abandonnée
La Commission de la Cédéao rappelle que certes l'option « négociations » n'est pas abandonnée, mais que celle de « l'éventuelle intervention militaire contre les putschistes » est toujours sur la table. Profitant de ce débat, il y a les pays qui souhaitent voir le président nigérian Bola Tinubu plus « décidé » que jamais.
« Le Nigeria a le leadership de l'éventuelle intervention. Il abrite le secrétariat général des chefs d'état-major de la Cédéao et il doit comme d'autre être plus ferme », confie un diplomate ghanéen. Un autre termine: « Sans le Nigeria, il ne peut y avoir une intervention contre la junte. Le temps passe. Bola Tinubu a pris des engagements, il faut qu'il les respecte. »