En Côte d'Ivoire, la campagne pour les élections municipales et régionales du samedi 2 septembre 2023 a démarré vendredi 25 août. Meetings, porte-à-porte, inauguration de sites : les candidats mouillent la chemise pour séduire les Ivoiriens, en particulier à Yopougon, la plus grande commune du district d'Abidjan et qui attire toutes les convoitises. Une triangulaire entre le RHDP, le PDCI et le PPA-CI y est prévue car les deux partis d'opposition n'y sont pas parvenus à un accord.
Forte de 1,5 millions d'habitants, cette commune attire toutes les convoitises. Trois têtes d'affiche y sont en lice pour les élections municipales : l'actuel président de l'Assemblée nationale Adama Bictogo y défend les couleurs du parti RHDP au pouvoir. Face à lui, Dia Houphouët du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et Michel Gbagbo du Parti des peuples africains (PPA-CI), deux partis d'opposition qui ne sont pas parvenus à faire alliance dans cette commune.
Michel Gbagbo a démarré sa campagne dans un poste de santé : il y offrait des kits de nouveaux nés pour les femmes qui viennent d'accoucher. Après des années de boycott des élections, son parti PPA-CI, créé par son père Laurent Gbagbo, tente de remotiver les électeurs : « Mettons en action notre philosophie sociale et, plutôt que de faire de la médecine, allons dans les centres de santé, parlons aux populations, et donc c'est une campagne de proximité pour ramener les gens à participer massivement à cette élection. »
Au quartier Port-Bouët II, Augustin Dia Houphouët, compte sur les acquis du PDCI et sur son travail de terrain mené depuis deux ans, en tant que député de Yopougon : « Pendant 20 ans, le PDCI a dirigé Yopougon, et tout ce que vous voyez comme constructions, c'est le PDCI qui les a bâties. Les gens ont la nostalgie de ce parti. »
Adama Bictogo, le candidat du parti au pouvoir, multiplie les rencontres de proximité pour proposer un vaste plan de développement. L'actuel président de l'Assemblée nationale joue la carte du rassemblement : « Ma candidature va au-delà des sensibilités politiques. Les populations ont compris que je suis un homme du compromis, qui va au-delà des frontières politiques et qui épouse les préoccupations des populations. »
Tout l'enjeu pour ces trois candidats est de susciter un nouvel intérêt auprès des électeurs qui avaient boudé les urnes lors des législatives de 2021 : à peine 17 % du corps électoral avait voté à Yopougon.