Madagascar: Jeux des Iles - Le meilleur et le pire

La cérémonie d'ouverture de la XIe édition des Jeux des îles, hier au stade Barea, a répondu aux attentes du public. Malheureusement, la fête a été gâchée par un drame.

Un coup terrible. Ç'aurait dû être une journée de fête totalement. Elle était partie pour l'être. Très tôt le matin, de longues queues se formaient autour du stade Barea Mahamasina. Comme le spectacle de la cérémonie d'ouverture des Jeux des îles était gratuit, il fallait se lever tôt pour être les premiers servis parmi les cinquante mille privilégiés du stade. « Nous habitons à Ampitatafika. Nous sommes arrivés ici vers quatre heures mais il y avait déjà une queue assez longue. On croyait pourtant être les premiers», souligne Florine, flanquée de ses deux garçons. 'autres sont venus de très loin pour ne pas rater l'événement du siècle. « Nous sommes originaires de Manjakandriana. On n'a pas voulu rater ça pour rien au monde », affirme Jean Clarel accompagné de quelques potes.

Les portes du stade ont été ouvertes vers midi. Très vite, les quarante mille places des gradins se remplissent. Vers 16 heures il y avait autant de monde à l'intérieur qu'à l'extérieur. Tout le monde veut voir le spectacle. La mise en place de fans zones autour du stade n'a pas atténué l'ardeur des spectateurs. Des animations musicales sur les tubes du moment chauffaient l'ambiance dans le stade. Une ambiance bon enfant où tout le monde chantait et dansait sur place.

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On était parti pour une grande fête, une grande communion où on a aperçu quelques têtes de l'opposition. Les Jeux devraient rassembler toutes les tendances. La cérémonie devait commencer à 17 heures. Le retard noté a mis la puce à l'oreille des observateurs. Le président de la République se faisait attendre alors que la Première Dame était là depuis un bon moment. Andry Rajoelina a fait son entrée vers 17 heures 53 minutes. Il a été occupé sans doute quelque part. Ce qui a été confirmé.

Hommage aux victimes

Sous la pression d'une marée humaine, un portail a cédé et c'était le drame. Le rush s'est accompagné d'une bousculade mortelle. On en dénombrait douze victimes, moins d'une centaine de blessés. Dans le stade, le public n'était pas au courant du drame. Pas même le président du CIJ, le Mauricien Gopal. C'est le président de la République qui s'est chargé d'annoncer la terrible nouvelle dans son discours en demandant au public d'observer une minute de silence en hommage aux victimes; en quelque sorte, pour montrer qu'il est lié à la population pour le meilleur et pour le pire. Il est évident que la cérémonie n'a pas pu être annulée malgré les circonstances.

Le défilé des participants a fait suite à l'exécution de l'hymne national par les élèves du Sekoly Miaramilam-pirenena ( Semipi). Les athlètes réunionnais ont ouvert le bal alors que les Malgaches ont fermé la marche. Le tout s'est déroulé sur un fond de musique spécifique à chaque pays. Puis on a procédé aux rites de la cérémonie d'ouverture, en l'occurrence les différents discours et la prestation des athlètes et des officiels.

Le président de la République a souhaité bonne chance aux athlètes et a souligné la fierté de Madagascar d'organiser ces Jeux. Puis le spectacle, à proprement parler, a débuté. Il constituera un émerveillement pour le public avec une prestation rodée comme une boîte à musique et des prouesses technologiques à rester baba. La cérémonie a pris fin vers 22 heures par les feux d'artifice comme annoncé. Dommage que le drame a imposé une attitude mesurée et une solidarité avec les victimes. Pour le Président, le slogan pour le meilleur, pour le pire a trouvé tout son sens.

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