Madagascar: Financement de la biodiversité - Des avancées sont attendues

En association avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement, la Banque africaine de développement (BAD) veut faire progresser le système de financement de la biodiversité à travers la mise en oeuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal en Afrique (KMGBF).

Selon les analystes, cette initiative intéresse particulièrement les pays comme Madagascar, riches en biodiversité mais confrontés à des difficultés pour la préserver et la valoriser. D'après les explications fournies par la BAD, le cadre en question définit une voie ambitieuse pour atteindre la vision globale d'un monde vivant en harmonie avec la nature d'ici 2050.

Et l'initiative menée avec le PNUE va commencer par créer un groupe d'experts sur le financement de la biodiversité, qui fournira aux pays de la région, dont Madagascar, des connaissances et une assistance technique pour mobiliser un plus grand financement de la biodiversité pour la mise en oeuvre du cadre.

Il offrira également aux décideurs politiques et aux partenaires de développement une plate-forme pour se connecter, partager des connaissances, des approches, des opportunités et des solutions pour mobiliser le financement de la biodiversité pour des voies de développement favorables à la nature. Le partenariat a été annoncé dernièrement à la suite de l'atelier sous-régional de phase III du Programme des accords multilatéraux sur l'environnement des régions Afrique, Caraïbes et Pacifique organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique à Addis-Abeba.

%

C'est le résultat d'un processus de consultation intensif mené par la BAD et le PNUE pour développer la future plateforme de coordination de la biodiversité en Afrique, qui sera hébergée conjointement par les deux entités, qui reconnaissent l'importance du financement de la biodiversité pour compléter l'aide au développement et le financement climatique existants dans des pays comme Madagascar.

L'accent sera mis sur la réalisation de l'objectif D du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, qui vise à garantir des ressources financières adéquates, le renforcement des capacités, la coopération technique et scientifique, ainsi que l'accès et le transfert de technologie pour mettre pleinement en oeuvre le cadre. L'objectif D vise également à combler un écart annuel de financement de la biodiversité de 700 milliards de dollars et à aligner les flux financiers sur le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal et la Vision 2050 pour la biodiversité.

La nécessité d'innover

Le Dr Vanessa Ushie, Directrice par intérim du Centre africain de gestion et d'investissement des ressources naturelles de la Banque africaine de développement, s'est félicitée du partenariat avec le PNUE. Elle a déclaré que l'ampleur et les impacts considérables de la perte de biodiversité en Afrique nécessitent des mécanismes de financement innovants et des partenariats capables d'étendre rapidement la mobilisation des ressources par les institutions publiques, privées et multilatérales.

« Il est réconfortant de noter le rôle de leadership joué par l'Afrique dans la finalisation du KMGBF et les décisions liées au financement et à la mise en oeuvre de celui-ci », a déclaré pour sa part le Dr Balakrishna Pisupati, chef de l'Unité des politiques environnementales du PNUE. « Il est maintenant temps d'agir avec des initiatives qui doivent être menées de front par les pays de la région. La collaboration proposée entre le PNUE et la BAD est un grand pas en avant pour permettre à la région de devenir autonome sur les questions de financement », a-t-il ajouté.

Il a aussi été indiqué que l'action vise à répondre à la triple crise de la perte de biodiversité, du changement climatique et de la pollution. C'est justement à cette fin que la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) a adopté le cadre de Kunming-Montréal pour protéger la nature et stopper la perte de biodiversité. Une mobilisation importante des ressources, tant en termes de « financement vert » (augmentation des flux positifs pour la nature) que de réduction des flux négatifs pour la nature sera essentielle au succès des résultats des décisions de la COP 15 sur le financement.

À savoir que Madagascar est déjà bénéficiaire de l'Initiative mondiale pour la finance de la biodiversité́ (BIOFIN) qui est un partenariat mondial géré́ par le PNUD, avec notamment le support de la Commission Européenne et des gouvernements de l'Allemagne, de la Suisse, de la Norvège et de la Flandre. à noter également l'existence de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM), un Fonds fiduciaire qui constitue un mécanisme novateur de financement des aires protégées à Madagascar.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.