Ile Maurice: Pour renvoi injustifié - MK devra payer Rs 149 millions à l'ex-chef pilote Torabally

Air Mauritius (MK) devra payer des dommages de Rs 149 435 658, en sus des intérêts, à l'ancien chef pilote Sheik Oumed Ali Torabally pour renvoi injustifié, le 26 juillet 2018. C'est ce qu'a conclu la magistrate Darshina Gayan dans un jugement de 31 pages, rendu jeudi. La magistrate a trouvé que l'ex-chef pilote avait effectivement subi un renvoi injustifié (constructive dismissal) et des préjudices énormes en raison des agissements de la compagnie aérienne à son égard.

Sheik Oumed Ali Torabally avait rejoint Air Mauritius en août 1981 et a été nommé Executive Vice-President of Flight Operations en 2016. Le 27 juillet 2018, il a été informé, par le biais d'une lettre, que la compagnie avait décidé de mettre fin à son emploi avec effet immédiat. Par la suite, il devait aussi apprendre que son contrat en tant qu'EVP Flight Operations allait aussi prendre fin.

Le plaignant a aussi évoqué les raisons ayant mené à son renvoi injustifié. En sus d'être à la tête des pilotes, ses fonctions en tant qu'EVPFlight Operations relevaient aussi du management de ce département. Il a fait ressortir qu'il aurait pu démissionner de son poste d'EVP Flight Operations et continuer à travailler pour MK mais il ne l'a pas fait car s'il avait quitté ce poste de management, son contrat de travail allait être revu et il allait être rétrogradé à un autre poste, soit comme simple pilote et non comme chef pilote qu'il était.

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La magistrate Gayan a pris note du fait que Sheik Oumed Torabally allait être employé en tant que pilote sous de nouvelles conditions de travail, perdant ainsi ses années de service et les allocations auxquelles il avait droit. Au moment de son licenciement, le 26 juillet 2018, il percevait un salaire mensuel de 8 276 euros (Rs 130 000) en tant qu'EVP Flight Operations et Rs 75 000 comme post holder allowance.

«Timely manner»

L'ex-chef pilote a souligné, dans sa plainte, que la compagnie n'avait aucune raison de mettre fin à son contrat en tant qu'EVP Flight Operations car il n'a jamais eu de reproches par rapport à son travail. Pourtant, MK disait, elle, qu'il n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités. La magistrate Gayan a fait ressortir que les faits qui étaient reprochés au pilote Torabally en 2017, avec le passage du cyclone Carlos, n'avaient pas été pris au sérieux par la compagnie car ce n'est que 18 mois après qu'elle a soulevé cette affaire. S'il s'agissait de manquements graves, a soutenu la magistrate Gayan, la compagnie aurait dû les aborder en priorité et «in a timely manner» et non après 18 mois.

La magistrate a conclu que l'enchaînement des événements démontre que la compagnie aérienne avait l'intention de donner un nouveau contrat au pilote et que leur engagement initial avait pris fin en juillet 2018. De ce fait, Sheik Torabally n'allait plus bénéficier des mêmes droits dont il jouissait initialement.

Depuis cinq ans que dure cette affaire, Sheik Oumed Ali Torabally a entre-temps pris de l'emploi en Arabie saoudite en 2020 comme Airline Captain and Instructor, laissant sa famille à Maurice. Dans sa plainte, il a aussi évoqué sa situation familiale difficile car ses enfants grandissent en son absence et il ne peut être présent pour s'occuper de ses parents âgés. Sans compter qu'il a dû faire le déplacement à Maurice à plusieurs reprises pour les besoins du procès.

Pour ce père de famille, cette affaire lui porte un préjudice considérable vu qu'elle a été en suspens devant la Cour pendant cinq ans. «The defendant company did maliciously use a chimerical offer of comparable employment as a colourable device to trap the Plaintiff with a view of defeating his claim of constructive dismissal», a conclu la magistrate Gayan en donnant gain de cause au plaignant.

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