Congo-Kinshasa: Sud-Kivu - Les médias dénoncent leur situation face au fisc

Les radios, télés et journaux du Sud-Kivu décrient certaines taxations de la Division provinciale de communication et médias et sollicitent l'implication du gouverneur de cette province afin de stopper ces pratiques.

Les médias, l'Union nationale de la presse congolaise (UNPC) et le Réseau des radios et télévisions communautaires du Congo (Rateco) de la province du Sud-Kivu montent au créneau pour dénoncer certaines taxations de la Division provinciale de l'Information et des médias.

A l'issue d'une réunion tenue, le 25 août, au siège de l'UNPC à Bukavu, sur la situation actuelle des médias face au fisc, le « quatrième pouvoir » dans la province du Sud-Kivu a fait une déclaration. « Nous exprimons notre profonde indignation face aux tracasseries fiscales auxquelles nous sommes confrontés de la part de service de l'Etat, notamment la Division provinciale de communication. En effet, nous sommes soucieux d'être des médias disponibles, exemplaires et respectueux des lois qui régissent ce métier pour l'intérêt de la République. Raison pour laquelle un cadre de concertation existe entre les médias et différents services étatiques oeuvrant dans la province », ont dit ces médias dans la déclaration lue par Judith Asina, directrice de la radio Svein émettant à partir du chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

Et d'indiquer : «Nous rappelons les dispositions de la nouvelle loi fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse, d'information et d'émission par la radio, télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République démocratique du Congo. A cet effet, les plaidoyers continuent pour avoir un nouvel arrêté interministériel du ministère de la Communication et des Finances qui va fixer la nouvelle nomenclature des droits, taxes et redevance ».

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Dans cette déclaration, les médias du Sud-Kivu ont relevé que les tracasseries fiscales dont il s'agit ici consistent en des demandes régulières et excessives de paiement des taxes, renouvellement des frais de licence, taxe sur la publicité. Et ce, avec des notes de débit établies de façon imaginaires, sans tenir compte des réalités des conditions précaires de ces médias respectifs. « Ces pratiques entravent notre travail quotidien et met la liberté de la presse en péril. Face à cette tentative de musèlement de la presse au Sud-Kivu, nous recommandons aux services compétents la vulgarisation de la nouvelle loi sur la presse. Au gouverneur de province de s'impliquer personnellement et en toute urgence pour mettre fin à toutes ces tracasseries fiscales dont les médias sont victimes, de veiller à l'annulation des notes de débit non conformes à la loi », ont plaidé les médias.

Prenant à témoin la communauté nationale et internationale face à cette « situation de tentative de musèlement de la presse », les médias du Sud-Kivu envisagent des journées sans presse et d'autres actions citoyennes d'envergure garanties par la Constitution afin de recouvrer leurs droits.

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