Afrique de l'Ouest: De l'eau dans le gaz entre le Colonel Mamadi Doumbouya et ses homologues du Burkina Faso et du Mali ?

La tiédeur de l'engagement de Conakry aux côtés des putschistes nigériens soutenus par Bamako et Ouagadougou suscite de plus en plus de réactions, notamment sur les réseaux sociaux.

La suspension décidée depuis le 11 août 2023 de façon "unilatérale" par le Mali de l'importation de farine de blé - au détriment des minotiers guinéens dont Africaguinnee.com s'est fait écho le 20 août 2023, vient renforcer l'idée selon laquelle la junte guinéenne n'a pas les mêmes objectifs que Bamako, Niamey et Ouagadougou.

Cette information est divulguée quelques jours après que le Colonel Mamadi Doumbouya a dû réaffirmer - tentative discutée - son soutien aux militaires qui tentent de renverser le Président Mohamed Bazoum au Niger. Ce, alors que des voix pro-juntes, notamment en Afrique, accusaient Conakry de ne pas afficher son soutien comme l'ont fait le Colonel Assimi Goïta et le Capitaine Ibrahim Traoré face à un éventuel usage de la force par la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (Cedeao).

En réaction à la mesure malienne de suspendre l'importation de la farine de blé, bon nombre d'internautes évoquent un signe de mécontentement contre la junte guinéenne. D'autres pensent que la décision est "inamicale" et pourrait porter un coup et fragiliser le bloc formé jusqu'à présent par les militaires au pouvoir dans la sous-région ouest-africaine.

Si les pro-juntes tentent de minimiser cette crise en arguant que c'est une opportunité pour ces pays de remplacer le blé par des matières premières locales, les anti-juntes voient dans ce qui ressemble à un désamour entre Conakry et Bamako, une aubaine pour la Cedeao d'accentuer la pression en encourageant la retenue dont font preuve les Guinéens.

D'aucuns avaient prédit une crise de ce type parce que la situation guinéenne est nettement différente de celles des trois autres pays confrontés à la menace terroriste.

En d'autres termes, le Colonel Mamadi Doumbouya serait conscient de ce que ses compatriotes ne soutiendraient pas une remise en cause du vent de développement, notamment infrastructurel qui souffle sur la Guinée depuis bientôt 15 ans.

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