Gabon: Présidentielle - Le gouvernement annonce une coupure d'internet et un couvre-feu

Jour de vote a Libreville (photo d'archives)

Au Gabon, le gouvernement annonce une coupure d'internet et un couvre-feu. Alors que c'est jour d'élection ce samedi, 846 000 électeurs votent pour la présidentielle, les législatives et les locales, le ministre de la Communication ces deux mesures afin de lutter contre la propagation d'informations trompeuses et incendiaires.

Rodrigue Mboumba Bissawou a déclaré qu'Internet était un « terrain fertile pour les appels au désordre et à la violence ». Pour stopper ces « dérives », il a annoncé la coupure donc d'Internet sur tout le territoire et jusqu'à nouvel ordre. Quant au couvre-feu, il débutera demain soir à 19h et jusqu'à 6h du matin.

L'opposition a aussitôt réagi. François Ondo Edou a dénoncé des « mesures qui foulent au pied les principes démocratiques ». Le porte-parole de la coalition Alternance 2023 parle de décisions « d'un autre âge » prises par « un pouvoir qui ne veut pas voir la démocratie se développer ».

Retards, manque de matériel électoral...

Ces annonces surviennent après une journée émaillée de problèmes d'organisation. De nombreux bureaux à Libreville et différentes localités du pays ont ouvert avec un retard parfois très important. Absence de matériel, absence des agents électoraux, ont contraint les électeurs à attendre de longues heures avant de pouvoir voter. Les opérations ont dû être suspendues en certains endroits.

Alternance 2023 a critiqué l'organisation, notamment le fait que les bulletins des alliés d'Albert Ondo Ossa, qui avaient pourtant retiré leurs candidatures, étaient bien proposés aux électeurs. La coalition a affirmé que les bulletins de son champion n'étaient également pas disponibles en certains endroits. Albert Ondo Ossa qui a déclaré être « informé des fraudes d'Ali Bongo et de ses partisans. Je n'en ai rien à cirer ! », a déclaré l'ancien ministre après avoir voté dans l'après-midi. Le candidat d'Alternance 2023 estime qu'il a gagné et qu'il attend désormais que le président gabonais reconnaisse sa défaite.

Sur le réseau X (ex-Twitter), Freddhy Koula a répondu que l'opposition perdait « ses nerfs et son sang-froid ». Le porte-parole du chef de l'État a dénoncé « une tentative de semer le trouble, des propos gravissimes et antidémocratiques ».

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