Après une bonne période d'hibernation, le mouvement des forces vives de la nation-F24 reprend service. Face à la presse hier, vendredi 25 août 2023, Mamadou Mbodj et ses camarades ont invité les Sénégalais à resserrer les rangs et de se mobiliser pour la satisfaction des quatre points inscrits dans sa charte. Ainsi, le F24 qui entend élaborer un plan d'actions qui s'inscrit dans une logique pacifique et républicaine a également exigé la libération sans condition de tous les détenus politiques.
Selon le mouvement des forces vives de la nation, depuis plusieurs mois, la situation politico-socio-économique se dégrade et toute porte à croire que le spectre du chaos tant redouté avec la troisième candidature ne semble pas avoir cessé de planer sur notre pays. En clair, d'après Diogoye Ndao, « la manipulation et la répression aveugle » fonctionnent à plein régime au moment où aucune garantie n'est donnée pour la tenue d'une élection présidentielle inclusive et sincère, transparente et apaisée en 2024.
Ainsi, invité à apporter des éléments d'un plan d'actions pour inverser la tendance négative, Mamadou Mbodj a indiqué que « F24 a décidé dans le contexte qui vient d'être décrit de resserrer les rangs et de se mobiliser pour que les quatre points inscrits dans sa charte puissent être satisfaits entièrement».
Et pour y arriver, le coordonnateur du F24 annonce l'élaboration d'un nouveau plan d'actions. Ce plan d'actions va s'articuler autour des points entre autres « la saisine des chefs religieux, à partir d'un plaidoyer qui est contenu dans un mémorandum, lequel mémorandum fait l'état des lieux, l'état calamiteux de la démocratie et les libertés », a souligné M. Mbodj.
Aussi a-t-il poursuivi, « Nous allons rencontrer le patronat, rencontrer les centrales syndicales, rencontrer toutes les organisations socio-professionnelles pour que nul n'ignore ce qui passe dans ce pays. Mais il s'agira aussi de rencontrer les ambassadeurs des Etats partenaires, de rencontrer les institutions internationales basées au Sénégal».
Au-delà de cet élément là, F24 annonce l'organisation prochaine d'une grande manifestation. « Nous allons organiser une grande manifestation. Il est vrai que le Magal est très proche, c'est pourquoi nous allons fixer la date du 8 septembre pour faire cette grande manifestation », a annoncé l'ancien coordonnateur du M23 qui met toutefois en garde le préfet de Dakar, contre le non respect des droits des citoyens. « Il reste entendu que F24 a déjà déposé cinq demandes de manifestations, les quatre ont été interdites par arrêté préfectoral. Nous estimons que cette fois ci, le préfet aura la capacité de comprendre qu'il ne peut pas continuer à bafouer les lois et les droits des citoyens », a-t-il averti.
Par ailleurs, F24 se réserve le droit de faire recours à ce qu'on pourrait appeler un pays à l'arrêt ou une ville morte. « Nous l'avons dit, il s'agit de trouver une alternative à la lutte, à la violence. Donc, nous pouvons trouver comment arrêter le travail pendant plusieurs heures à Dakar, pour que dans le cadre d'une désobéissance civile, le gouvernement de Macky Sall comprenne que le Sénégal est un pays de droit et on ne peut laisser passer le non droit... », a-t-on prévenu.
Cependant, en plus de ce plan d'action, le mouvement des forces vives de la nation entend poursuivre le dialogue du peuple entamé au mois de juillet dernier. Et de déclarer : « Il est prévu la poursuite du dialogue du peuple. Ce dialogue, il est important en ce qu'il porte au moins sur deux points essentiels. Le premier point, c'est les réformes institutionnelles qui doivent permettre de tourner la page définitivement à ce qu'on appelle et déplore le présidentialisme monarchisant, l'hyper-présidentialisme. »
Avec ce dialogue, Mamadou Mbodj et Cie ont promis de tourner la page, en discutant sur les conclusions de la CNRI et des Assises nationales. « il faut qu'on discute à partir des conclusions de la CNRI et des Assises nationales, nous pouvons trouver un moyen pour que plus jamais on n'ait un président qui vassalise le pouvoir judiciaire.. Donc, c'est important que ce dialogue là soit poursuivi pour qu'on arrive à une charte que devraient signer tous les candidats en commençant par les candidats qui sont dans F24 », prévoient-ils.
Le deuxième élément de ce dialogue enfin, selon F24, « c'est précisément les élections. Parce qu'il ne faut pas que l'opposition aille aux élections en rang dispersés, il faut que tout le monde convienne que nous allons parler de l'arme létale qui est entre les mains du pouvoir, à savoir le parrainage. Il y a également des actes juridico-politiques », a soutenu le coordonnateur du F24.