La Nouvelle Banque de Développement attire hautement l'attention lors du 15e sommet des BRICS en Afrique du Sud. Il s'agit de la première banque multilatérale de développement créée et dirigée de manière indépendante par des pays en développement et des pays émergents, ce qui est d'une grande importance pour la promotion de la multipolarité mondiale. Elle a été créée conjointement par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud en 2015. Le bâtiment du nouveau siège de la Banque de développement, haut de 150 mètres, n'est pas seulement un nouveau point de repère à Shanghai, mais aussi un symbole des réalisations et du potentiel de solidarité et de coopération entre les pays en développement. En 2021, elle a accueilli 4 nouveaux membres : le Bangladesh, les Émirats arabes unis, l'Uruguay et l'Égypte.
Vous vous demandez peut-être quelle est la particularité de la Nouvelle Banque de Développement. Aujourd'hui, les banques multilatérales de développement peuvent être divisées en deux types : les banques de coopération Nord-Sud, comme la Banque Mondiale, et celles de coopération Sud-Sud, comme la Nouvelle Banque de Développement. À l'heure actuelle, les droits de vote, l'actionnariat et les sources de financement des banques multilatérales de développement de coopération Nord-Sud sont souvent dominés par des pays ou des entités développés. A contrario, la Nouvelle Banque de Développement est détenue par les pays membres des BRICS, qui en ont des droits de vote égalitaires et le contrôle de l'actionnariat. Il s'agit, d'une part, de s'assurer que les ressources peuvent être mobilisées à un coût pas trop cher, et d'autre part, d'influencer l'orientation des investissements dans les projets en fonction des exigences des cinq pays des BRICS, ainsi que des besoins des pays en développement et des économies émergentes. Bref, elle donnent plus de voix aux pays en développement, mettent l'accent sur l'égalité et respectent davantage l'indépendance souveraine.
Je prends l'exemple du Zimbabwe, qui a demandé à participer à la Nouvelle Banque de Développement. En 2001, les États-Unis ont promulgué le "Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act"(Loi sur la démocratie et la relance économique au Zimbabwe), qui a en effet empêché le Zimbabwe d'entrer sur le marché international du crédit.
Les entreprises américaines ont arrêté de faire des affaires avec le Zimbabwe par crainte de sanctions, ce qui, à son tour, affecte les échanges économiques et commerciaux du Zimbabwe avec d'autres pays, et a finalement porté un coup dévastateur à l'économie du pays. Et ce sont les habitants du Zimbabwe qui encaissent le coup. Ces sanctions ont rendu impossible pour le Zimbabwe d'obtenir un financement par prêts à l'échelle internationale. Les sanctions de la part des États-Unis ont été une arme de destruction qui a empêché le gouvernement zimbabwéen d'obtenir des fonds pour réparer les routes, les hôpitaux et d'autres infrastructures. D'autant plus que des millions de Zimbabwéens ordinaires n'ont pas accès à l'eau potable, à des logements bon marché, à des infrastructures et à des soins de santé abordables.
C'est pourquoi la candidature du Zimbabwe pour rejoindre la Nouvelle Banque de Développement.changerait la donne pour le pays. Selon Dilma Rousseff, présidente de la Nouvelle Banque de Développement et ancienne présidente du Brésil, la banque représente la capacité des marchés émergents et des pays en développement à apporter des changements majeurs au monde.
Selon les données, depuis sa création, un total de 98 projets dans les pays membres ont été approuvés, avec un investissement total d'environ 33,2 milliards de dollars américains. Les domaines clés couvrent l'énergie propre, les infrastructures de transport, l'eau et les installations sanitaires, la protection de l'environnement et les infrastructures sociales, ainsi que les infrastructures numériques.
Il convient de mentionner qu'au début de la COVID, la Nouvelle Banque de Développement a rapidement répondu aux besoins urgents des pays membres et a mis en place un mécanisme de prêt d'aide d'urgence anti-épidémique d'un total de 10 milliards de dollars américains, dont 5 milliards ont été utilisés pour soutenir les soins de santé les plus urgents des pays membres. Les 5 milliards de dollars restants ont été utilisés pour financer des dépenses liées à la sécurité sociale, pour soutenir la reprise économique dans les États membres.
Présentatrice et journaliste, CGTN Français