Tunisie: Face aux fortes chaleurs, les chapeaux «mdhalla» font leur grand retour

En Tunisie, juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré depuis 1950, selon les calculs de l'Institut national de météorologie, avec des températures en moyenne de 32,6 degrés atteignant les 50 degrés par jour de canicule. La chaleur a relancé la mode des mdhalla, des chapeaux de palme artisanaux désormais portés par beaucoup de Tunisiens.

Ces fortes chaleurs ont eu un impact sur les récoltes agricoles notamment les vents chauds qui ont grillé de nombreuses productions maraîchères et fruitières, affectées aussi par le manque de pluie d'où la hausse du prix du piment ou sa rareté sur les marchés cet été. Et, dans le sud tunisien, à Djerba, les mdhalla, sont revenus à la mode pour faire face au brûlant soleil.

Un objet très demandé

Ainsi, dans la Medina de Houmt Souk, sur l'île de Djerba, entre les échoppes touristiques, Sami Chouichoui, 56 ans, noue des attaches en cuir à des chapeaux en paille sur un stand. Ces chapeaux, les mdhalla, sont un objet très demandé actuellement.

« Le mdhalla, c'est un chapeau très spécial à Djerba. Il est fait à base de palmes séchées et vannées et c'est surtout leur couleur, un peu blanc cassé, qui permet d'atténuer l'effet des rayons du soleil », explique-t-il.

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L'art du tressage du mdhalla est pratiqué dans différentes régions du sud, par des femmes, à Gabès, à une centaine de kilomètres de Djerba, par exemple. Dans la Medina, quelques artisans vanniers fabriquent encore ces chapeaux qui sont ensuite revendus par des commerçants artisans, comme Sami qui connait aussi le métier, grâce à son grand-père lui-même artisan.

« Toute personne qui passe par l'île achète un mdhalla et aussi la jebba, robe traditionnelle de Djerba. Pour le chapeau, les prix sont variables. Les mdhalla peuvent être très chers, selon la qualité. Par exemple, celui que je finis actuellement, on l'appelle le mdhalla du nouveau marié. Il est à 50 euros et tient toute une vie », ajoute Sami.

En ville et à la campagne

Ces derniers mois, le couvre-chef se retrouve partout en Tunisie, porté par toutes les générations aussi bien en ville, qu'à la campagne.

« C'est très, très à la mode, surtout à cause du réchauffement climatique. Il fait de plus en plus chaud et les gens ont peur des insolations. Le mdhalla a des rebords bien larges et du coup, il protège vraiment bien et, le soir, il absorbe aussi l'humidité », précise Sami Chouichoui.

Son prix varie entre 5 et 50 euros. Souvent sobre et sans ornements, sa popularité est telle qu'il se vend même sur les aires d'autoroutes.

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