Afrique: Mort confirmée de Prigojine - Quel avenir pour Wagner ?

analyse

Le comité d'enquête russe a confirmé, le 27 août dernier, par expertise génétique, la mort de Evgueni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner, dont l'avion s'est écrasé le 23 août dernier en territoire russe.

Le doute n'est donc plus permis sur la disparition de l'ancien bras droit du président russe, Vladimir Poutine, devenu récemment son ennemi à abattre. Si le doute a été levé sur la mort de Prigojine, il reste, cependant, des zones d'ombres sur les circonstances exactes du crash qui lui a été fatal. Que s'est-il passé ? Une erreur de pilotage ? L'avion a-t-il été abattu par une bombe ou un missile sol air ? Dans la mesure où les enquêteurs n'ont pas encore donné les causes réelles du crash, on ne peut que se perdre en conjectures.

En tous les cas, avec la confirmation de la mort de l'homme qui était au centre de plusieurs conflits armés à travers le monde avec ses mercenaires à la réputation sulfureuse, une page de l'histoire se tourne. Quel avenir pour Wagner ? Le groupe paramilitaire va-t-il survivre à son géniteur ? Que va faire l'Etat russe, des milliers de mercenaires de Wagner ?

On le sait, les lois russes ne permettent pas aux autorités de la fédération de Russie, d'employer des mercenaires dans le cadre de la coopération bilatérale. Alors, comment le pays s'y prendra-t-il pour que les nombreux contrats de Wagner, surtout en Afrique, ne soient pas rompus ?

D'autres groupes paramilitaires prendront-ils le relais ou bien Wagner renaîtra-t-il de ses cendres avec un autre conseil de direction ? Les Etats tels que le Mali, la Centrafrique, la Libye qui collaborent avec le groupe Wagner, doivent-ils se faire du mouron ?

Le créateur auto-proclamé de Wagner était devenu un monstre qui échappait au contrôle de son maître

Est-ce la fin d'une collaboration qui aura permis, un tant soit peu, à ces pays de se faire une santé sur le plan militaire ? Autant de questions ! Mais en attendant une éventuelle réorganisation de Wagner ou son remplacement par un autre groupe paramilitaire russe, le maréchal Khalifa Haftar de la Libye, le Colonel Assimi Goïta du Mali et le Professeur Faustin-Archange Touadéra de la Centrafrique, pour ne citer que ceux-là, risquent d'avoir le sommeil trouble.

Cela dit, les enquêtes promises par Vladimir Poutine sur la mort de Prigojine et de ses 9 autres compagnons, iront-elles jusqu'au bout ? Rien n'est moins sûr. Le doute est d'autant plus permis que certains soupçonnent Poutine d'être derrière ce crash. En effet, depuis la mutinerie de Wagner, les 24 et 25 juin 2023 sur le champ de bataille en Ukraine, beaucoup prédisaient la mort de l'homme au crâne dégarni pour avoir défié voire humilié le locataire du Kremlin.

Certes, cela ne fait pas de Poutine un coupable de fait, mais le crime, si c'en est un, pourrait lui profiter surtout que le créateur auto-proclamé de Wagner était devenu un monstre qui échappait au contrôle de son maître.

Toujours est-il que dans la galaxie du régime Poutine, ils sont nombreux ceux qui souhaitaient voir Prigojine mort, certains pour leur avoir volé la vedette et d'autres pour avoir terni l'image de la Fédération de Russie, notamment à travers les nombreuses atrocités que commettent ses lieutenants sur les théâtres d'opérations. Plus que tous, c'est le maître du Kremlin qui devrait à présent se frotter les mains.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.