Cette carence oblige certains habitants à consommer l'eau des puits, des forages et même des cours d'eaux insalubres. Pour réduire le taux de maladies d'origines hydriques, le CICR vole au secours de la Sodeca, la société de distribution d'eau potable de la ville.
Chaque matin, Jasmine et ses enfants remplissent leur pousse-pousse avec des bidons de 20 litres. Mais au quartier Cotonaf, les robinets sont à sec depuis plusieurs années. Il faut donc parcourir 5 km, jusqu'au quartier La Vallée, pour se ravitailler, explique Jasmine.
« Ici, au quartier Cotonaf, on souffre énormément. Pour éviter de consommer de l'eau malsaine, parfois infestée par des matières fécales, on parcourt des kilomètres pour chercher les forages ou encore les secteurs dans lesquels il y a de l'eau potable. »
Après plusieurs années d'inactivité, la Sodeca a récemment repris service. « On ne pouvait pas envoyer de l'eau brute à la population, il faut toujours traiter ces eaux avant de les envoyer, explique Delmas Kamba, le chef d'usine de la Sodeca de Bouar. Puisqu'il n'y avait pas de produits chimiques, on était obligé d'arrêter l'usine. Récemment, le CICR nous a donné des produits comme les sulfates, les chlores et du carburant, ce qui nous permet de traiter ces eaux. Voilà pourquoi on a repris les activités. J'espère que dans un futur, tout va rentrer dans l'ordre. »
Le CICR et la Sodeca développent actuellement des projets pour fournir de l'eau à toute la population. Mais le chemin est encore long. Sur les 71 quartiers de Bouar, seuls 15 sont aujourd'hui alimentés en eau potable.