L'humoriste Michel Gohou appelle les politiciens africains à être unis pour gérer le continent sans « polémique ». Il a lancé cet appel, vendredi 25 août à Bukavu (Sud-Kivu), à l'ouverture du festival d'humour « Zéro Polemik . Ce festival des trois jours se tient à l'Espace culturel Kwetu Art, (ECKA) dans la commune de Bagira.
Les humoristes vont y prester dans le but de divertir mais aussi aider la population de Bukavu à soigner par le rire son traumatisme et stress post conflit, espèrent les organisateurs.
Pour Michel Gohou, humoriste ivoirien, c'est une occasion pour eux, aînés dans ce domaine artistique, de tendre la main à la jeune génération qui s'y lance.
« En tant que devanciers, on se doit de tendre la main à la nouvelle génération, à ceux qui ont envie d'embrasser le métier, leur donner cette envie de continuer d'exercer ce métier, ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans, 15 ans en arrière. Maintenant les jeunes s'adonnent de façon massive à la chose humoristique. Donc nous de notre position, il faut les encourager », a-t-il expliqué.
Michel Gohou a salué la solidarité qui, selon lui, lie les humoristes africains :
« En tant qu'humoristes, en tant qu'artistes, nous avons brisé cette chaine en Afrique, ce qui fait que du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, nous on se fréquente, les humoristes se connaissent pratiquement. Il y a différents festivals à travers les pays en Afrique et nous y allons souvent, on y croise certains humoristes d'ici et d'ailleurs. Donc déjà il y a cette ceinture là qui nous lie et qui ne va plus jamais se briser ».
L'humouriste ivoirien espère que cette solidarité d'artistes du rire africains puisse un jour inspirer les politiques du continent :
« Ce que nous demandons d'ailleurs à nos politiciens, à nos guides de nous emboiter les pas, parce qu'entre artistes il n'y a pas des frontières, nous avons brisé toutes les frontières et vous voyez que le festival même s'appelle Zéro Polemik ; et si nos devanciers, nos dirigeants suivent attentivement ce que nous faisons, je crois qu'il n'y aura pas des polémiques en Afrique et c'est l'essentiel ».