Sénégal: Moussa Hamady Sarr, Directeur du Crous de l'UAM de Diamniadio - «Nous allons mettre en place un dispositif innovant pour nos étudiants»

27 Août 2023
interview

L'innovation au service du social. Tel est le slogan du Centre régional des oeuvres universitaires et sociales (Crous) de l'Université Amadou Makhtar Mbow (Uam) de Diamniadio. Revenant sur ce slogan, le Directeur du Crous, Moussa Hamady Sarr, soutient, dans cet entretien, qu'il s'agit d'abord d'élaborer des réponses nouvelles face aux besoins nouveaux dans cette université où l'État du Sénégal, reconnaît-il, a déployé beaucoup de moyens.

« L'innovation au service du social ». Tel est le slogan de l'Université Amadou Mahtar Mbow (Uam) de Diamniadio. Comment cela se traduit-il dans la pratique ?

On a voulu, dans un premier temps, être dans une démarche participative. L'Université Amadou Mahtar Mbow (Uam) de Diamniadio, qui a été créée par le Président Macky Sall. Il y a mis beaucoup de moyens. Pour moi, dans l'histoire de notre pays, on n'a jamais eu l'occasion d'avoir une université de ce genre. Même dans le passé, si l'État a eu à construire une université clefs en main, ce n'était pas avec toutes ces commodités-là. On a un bloc pédagogique avec tout ce qu'il faut et un bloc social à côté. On a considéré qu'on ne devait pas se limiter à faire comme ça se fait ailleurs. Nous devons apporter une touche particulière en tant que jeune équipe dirigeante. Le logo et le slogan ont été validés par des spécialistes et correspondent à nos aspirations. L'innovation au service du social. C'est d'abord élaborer des réponses nouvelles face aux besoins nouveaux. On a un total de 1.015 étudiants, logés actuellement au niveau du campus social, sur une capacité globale d'accueil de 4.000 personnes et tous les services fonctionnent normalement.

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C'est pourquoi, on a voulu anticiper en apportant des réponses nouvelles. Dans le domaine de l'informatique, nous avons mis en place un système intégré qui tient compte de la sécurité du campus. À terme, personne ne pourra rentrer dans ce campus sans disposer de sa carte en tant qu'étudiant, agent ou bien d'un badge donné par la sécurité. Cela permettra, à temps réel, de savoir qui est dans le campus. Au-delà de la sécurité, nous allons permettre aux étudiants de dématérialiser l'ensemble des services que nous offrons. C'est un projet sur lequel nous travaillons et ça avance bien. Nous voulons également mettre de la connectivité un peu partout.

En relation avec l'État et un partenaire privé, nous allons nous retrouver avec plus de 500 gigas dans ce campus. C'est inédit ! D'ici deux ou trois mois, nous allons mettre en place un dispositif révolutionnaire qui permettra à nos étudiants d'être à des niveaux de vie et de commodité acceptables. Nous voulons voir aussi, en tant qu'université, ce que nous pouvons apporter pour cette nouvelle ville de Diamniadio, mais aussi dans ce que le Président de la République a bien voulu créer dans cet écosystème urbain. Nous avons décidé de faire de notre Crous, une institution moderne. Nous ne voulons pas seulement dépendre de la subvention de l'État, mais tisser des partenariats en termes d'accompagnement, parce que l'État ne peut pas tout faire. Vous savez quand même, quand on démarre un nouveau chantier, naturellement, il y a des difficultés auxquelles on fait face. Mais, Dieu a fait que nous avons une équipe très dynamique, composée essentiellement de jeunes. Et, on a eu à faire un travail d'anticipation important. Ce qui a permis, aujourd'hui, de démarrer dans des conditions plus ou moins acceptables.

Est-ce qu'on peut dire, aujourd'hui, que toutes les conditions sont réunies concernant l'hébergement des étudiants ?

Oui ! Toutes les conditions sont réunies. Parce que, pour loger des étudiants dans un campus, il faut fondamentalement les pavillons, la restauration, mais aussi une prise en charge médicale. Ce sont les fondamentaux, bien qu'il y ait d'autres services connexes qu'il faudra développer, pour permettre à ceux-ci d'être dans un cadre épanoui. Nous pouvons constater que l'État du Sénégal a déployé beaucoup de moyens pour prendre en charge toutes les obligations.

Nous avons un campus composé de 7 pavillons. Cela veut dire que nous avons une capacité qui dépasse, de très loin, le nombre d'étudiants que nous avons en ce moment. Pour la prise en charge médicale, l'État du Sénégal avait construit ici une polyclinique. C'est une première dans un campus universitaire. Celle-ci est dotée d'équipements de dernière génération et nous, on a mis en place un personnel suffisant pour faire face à toute situation. Mais, nous avons des difficultés par rapport à l'évacuation des étudiants en cas de maladie grave. D'ailleurs, c'est une doléance qui a été soumise aux plus hautes autorités de ce pays et il y a des débuts de solutions à ce problème avec la mise à disposition d'une ambulance, Diamniadio étant un peu excentré de Dakar.

Au niveau du restaurant, nous avons 1.000 places assises, avec une capacité globale d'accueil de 9.000 étudiants quand on applique le système de rotation. Cela veut dire donc qu'on n'a pas de difficultés par rapport à la gestion de la restauration. Maintenant, il reste d'autres commodités à ajouter et on est en train d'y travailler. Toutefois, quand on parle de conditions normales pour héberger des étudiants, on peut dire que nous les avons réunies.

On sait que les campus sociaux sont également le siège de contradictions et, parfois même, le théâtre de violences. Comment comptez-vous faire pour anticiper sur d'éventuelles crises ?

Dans le cadre de notre mission, des initiatives ont été prises par mes collaborateurs. Nous, on est dans une démarche participative. Tout ce que l'on fait, ce sont les étudiants qui en sont les principaux bénéficiaires ; donc, il faut les impliquer. Cela suppose que tout se fasse en relation avec les représentants des étudiants.

Pour l'hébergement, nous avons mis en place un comité technique composé de l'ensemble des acteurs. C'est à travers cette structure que nous avons pris toutes les décisions. C'est pourquoi, nous n'avons aucun souci par rapport aux besoins des étudiants. Des réunions sont tenues toutes les deux semaines pour évaluer la qualité et la quantité de la restauration et discuter même des menus. Ce sont des innovations que nous avons instaurées. C'est pour dire qu'on a une démarche participative qui fait que nos étudiants nous comprennent et sont beaucoup plus enclins à nous accompagner. Nous tenons à saluer ce comportement et prions que cela continue dans l'intérêt de tous.

Le Crous a-t-il les moyens de sa politique par rapport aux objectifs de cette université ?

Notre budget s'élève à 2 milliards de FCfa. C'est un budget qui n'est peut-être pas suffisant mais, on fait avec, tout en sachant que l'État est conscient des enjeux et des défis à relever au niveau de l'Université de Diamniadio. L'État est conscient que d'abord il y a un souci par rapport à l'exploitation même des bâtiments mais aussi, il y a des perspectives importantes pour lesquelles il faut un bon entretien. Le Président l'a rappelé lors de l'inauguration de l'Uam. Il a dit qu'on aura un problème d'entretien. Ce défi, on doit le relever pour permettre à nos étudiants d'utiliser, le plus longtemps possible, tout ce qu'il y a comme commodité dans nos bâtiments. Au-delà, il y a les Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) en 2026. C'est une première en Afrique subsaharienne et l'État a décidé de retenir le campus social de Diamniadio comme village olympique. Il y a des activités qui sont prévues à Dakar, ici à Diamniadio et à Mbour. Pour les activités qui doivent se dérouler ici à Diamniadio, les athlètes seront logés au niveau du campus Amadou Mahtar Mbow. Donc, il nous faut faire face à ce défi. Il nous faut également développer d'autres services et ajouter de nouveaux pavillons pour accueillir les athlètes. Le budget ne peut pas couvrir tout cela, néanmoins, étant entendu que nous sommes là pour trouver des solutions, nous essayerons toujours d'apporter une réponse face à cette situation, tout en sachant que les autorités, notamment le Ministre de l'Enseignement supérieur et le Président de la République, le Ministre des Finances, sont tous conscients des enjeux de la situation du Crous et nous sommes sûrs qu'ils apporteront des réponses à tous ces problèmes.

En termes de loisirs qu'est-ce qui est prévu pour assurer aux étudiants un séjour épanoui ?

Comme je l'ai dit plus haut, l'État a mis beaucoup de moyens dans ce projet. On peut citer, entre autres, un complexe composé d'un terrain de foot, d'un terrain de basket, d'un terrain d'handball bien aménagés et d'un parcours sportif pour les athlètes, avec tout ce qu'il faut comme commodité. Il est prévu la construction du terrain avant la fin de l'année 2024. Les ouvriers sont en train de s'activer sur le chantier. Cela veut dire que l'État a une grande ambition pour l'Enseignement supérieur, particulièrement pour l'Université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio (Uam). Aujourd'hui, nous avons recruté un coach en gymnastique, acheté les équipements nécessaires, pour permettre aux étudiants, tous les soirs, de pratiquer le sport.

Que peut-on retenir des initiatives développées pour avoir un climat social apaisé avec le Personnel administratif, technique et de service (Pats) ?

Ce sont des collaborateurs. Nous sommes conscients de leur rôle et de leur importance pour la bonne marche du campus. Sans ce personnel, rien de tout ce que je viens de dire ne peut être déroulé. C'est un personnel très jeune, très engagé et dynamique. Tout ce qu'il faudra faire pour les mettre dans les conditions normales de travail, nous allons le faire. En termes de mobilité, ce n'est pas facile de quitter Dakar et de venir travailler à Diamniadio. Nous travaillons beaucoup sur l'acquisition d'un véhicule pour faciliter les déplacements du personnel parce qu'il faut soulager nos travailleurs qui, parfois, sont obligés de rester jusqu'à des heures tardives pour rentrer chez eux. Ce n'est pas facile. Donc, c'est une priorité pour moi. Pour leur restauration aussi on est en train de voir comment trouver, avec un partenaire, une solution, parce que les textes ne permettent pas de les prendre en charge au niveau du restaurant universitaire. Pour leur couverture médicale, nous avons signé une convention avec l'Ipm, afin de leur permettre de bénéficier d'une prise en charge avec leur famille. Une note de service a été signée à ce propos.

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