Le Sénégal a réalisé des avancées significatives en matière de normalisation, d'expertise, de certifications produites.
Toutefois, il pèche lourdement dans le domaine de la métrologie, censé développer et veiller au maintien des étalons nationaux de référence, reconnus à l'international. C'est l'un des grands enseignements de l'atelier organisé par l'Association sénégalaise de normalisation (Asn), les 25 et 26 août 2023, à Dakar.
Au-delà du respect des exigences des consommateurs ou de la conformité avec la réglementation en vigueur au plan mondial se posent indiscutablement des questions de sécurité, de santé et d'économie aux pouvoirs publics et par extension à tout client soucieux d'être en conformité avec les normes de qualité. Car, en dépend toute sa survie. D'où la pertinence à tout consommateur d'avoir la culture qualité, voire l'exigence à en faire une affaire personnelle et sans concession. Faute de quoi, c'est sa sécurité, sa santé et ses économies qui en pâtiront et de surcroit sa survie hypothéquée. Mais avant, il faut tout une sensibilisation et une communication autour des enjeux des normes de qualité.
Et le Sénégal, qui a posé des actes forts dans ce sens en termes de normalisation, d'expertise au plan national et international, au niveau de l'évaluation de la conformité pour ce qui est de la certification a fort à faire dans le domaine de la métrologie, notamment la métrologie industrielle et scientifique. A ce niveau, le Sénégal n'a vraiment pas évolué. S'agissant de la métrologie industrielle et contrôle qualité, il y a beaucoup à faire. Et pour preuve. « Nous sommes combien à avoir payé du carburant dans les stations-service sans avoir la certitude d'avoir reçu le nombre le litres payés. Ce qui est affiché à la pompe ne prouve en rien ce que nous avons payé », a dit le consultant international en infrastructure qualité, auditeur qualité certifié IRCA, Aboubacry Baro.
Le non moins président du Conseil d'administration du Système ouest africain d'accréditation (Soac) d'ajouter: « Combien sommes-nous à acheter un produit sans prendre le soin de s'assurer qu'il est de qualité. Et pourtant, il s'y joue la question du volume, de la masse, de la sécurité, de la santé et du prix ». Autant d'éléments factuels devant nous amener à prendre conscience de ce qui se joue pour votre vie mais surtout notre indépendance vis-vis de l'extérieur. Aujourd'hui, avec le marché de la Zlecaf, tout produit hors norme est appelé à disparaitre du circuit de la consommation. D'où l'intérêt de bâtir la politique nationale de la qualité qui repose sur la gouvernance, les institutions de l'infrastructure de la qualité, les services de l'infrastructure de la qualité, les entreprises et les consommateurs.
La thématique relative à la mise en oeuvre de la politique nationale de la qualité (Pnq) et ses différents enjeux, est une occasion pour les journalistes de la presse économique de mieux appréhender certains concepts pour en retour bien informer le grand public, a dit pour sa part le Secrétaire général du Cojes, El Hadji Sady Ndiaye lors de cet atelier de l'Association sénégalaise de normalisation (Asn), tenu les 25 et 26 août 2023, à Dakar.
Présidant l'ouverture dudit atelier, le Dg de l'Asn El Hadj Abdourahmane Ndione a fait savoir que cet atelier s'inscrit dans la mise en oeuvre du volet « Promotion de la qualité », qui est une composante essentielle de la Politique nationale qualité (Pnq) avant d'indiquer que « le renforcement de l'infrastructure nationale de la qualité est d'un intérêt général qui contribue au développement économique de notre pays ». Il soutient par suite qu'elle constitue un outil stratégique de la nouvelle Politique industrielle et est susceptible de permettre aux acteurs économiques d'obtenir des avantages concurrentiels dans la compétition mondiale, mais aussi de soutenir le Plan Sénégal Emergent (Pse).