Les témoignages des proches de certaines victimes ont confirmé l'existence de gros bras dans la foule. Ces derniers auraient poussé les gens par derrière.
Des têtes vont-elles tomber après la bousculade meurtrière qui s'est produite à Mahamasina lors de la cérémonie d'ouverture de la 11ème édition des Jeux des îles de l'Océan Indien ? C'est la question que se posent les observateurs. Au lendemain de ce drame qui a terni cet événement historique, place à l'enquête. Pour savoir ce qui s'est réellement passé, mais aussi pour déterminer les responsables, indique-t-on du côté des responsables des Forces de l'ordre.
Samedi dernier, les officiers du centre opérationnel en charge de la Sécurité et du maintien de l'ordre pendant l'accueil des Jeux des îles ont convoqué la presse pour annoncer qu'une enquête vient d'être ouverte suite à cet incident. Un cellule spéciale composée d'éléments de la Gendarmerie et de la Police nationale vient ainsi d'être créée au sein du Centre opérationnel à Ankadilalana pour mener les investigations relatives à cette affaire.
Prudence. Mais pour l'heure, les Forces de l'ordre préfèrent prioriser la carte de la prudence. Aucune déclaration officielle n'a été faite par rapport à l'origine de cette bousculade. Et ce, même si certains observateurs se sont précipités pour pointer du doigt l'organisation et dénoncer les organisateurs. D'autres accusent les victimes d'avoir forcé l'entrée et bafoué l'organisation mise en place.
Des acteurs politiques, en l'occurrence du député de Tana V, Naivo Raholdina évoquent quant à eux un acte de déstabilisation délibérément provoqué pour nuire à l'image du régime. Une conclusion trop hâtive, estiment certains observateurs. En effet, les témoignages des familles et proches des blessés accueillis à l'hôpital HJRA ont permis de savoir que des gros bras étaient parmi la foule.
Ces derniers auraient provoqué des bousculades en poussant les gens par derrière. Ici, le conditionnel est de rigueur. Plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux permettent en tout cas de constater de visu une foule compacte qui a forcé le portail, sous les regards impuissants des éléments des Forces de l'ordre qui semblaient trop peu numériquement pour contenir la foule. En tout cas, les résultats de l'enquête en cours vont certainement nous permettre de faire la lumière sur cette affaire.
Condoléances
Pour l'heure, le bilan exact émanant des autorités responsables fait état de 12 morts et 85 blessés reçus à l'hôpital HJRA dont 33 blessés encore pris en charge. Samedi, des émissaires du président Andry Rajoelina composés par la directrice de Cabinet par intérim et non moins directrice de la Communication et des Relations publiques de la Présidence de la République, Lova Hasinirina Ranoromaro, du ministre de la Santé publique, Zely Randriamanantany et la ministre de l'Environnement et du Développement durable, Marie Orléa Vina se sont rendus au chevet des victimes.
Tous les blessés ont reçu des aides sociales de la part de l'Etat malgache. A noter aussi que les frais médicaux sont gratuits et pris en charge entièrement. De plus, le Premier ministre Christian Ntsay et des membres du gouvernement sont aux côtés des victimes depuis le début de cette affaire. Pour sa part, le président Andry Rajoelina n'a pas manqué d'adresser un message de condoléances à l'endroit des proches de ceux qui ont perdu la vie. Par ailleurs, suite à cette bousculade meurtrière, le Comité d'Organisation des Jeux des Îles (COJI) a sorti un communiqué pour annoncer la décision relative à l'observation d'une minute de silence au début de chaque compétition, en hommage aux victimes.