Tunisie: Assemblée générale ordinaire de la FTF, vendredi prochain - Objectif, une démonstration de force

28 Août 2023

L'assemblée générale ordinaire du 1er septembre sera une ultime tentative pour Wadi El Jary afin de défendre son bilan et d'obtenir un nouveau vote de confiance.

Le 14 mars 2024, date de la fin du mandat du Bureau fédéral actuel, élu le 14 mars 2020 pour un exercice de 4 ans, approche à grands pas. La nouvelle loi des structures sportives, rédigée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, présentée à la présidence du gouvernement avant d'être soumise à l'assemblée nationale après la rentrée parlementaire pour approbation et promulgation, interdit plus de 3 mandats à la tête de la Fédération.

Wadi El Jary, qui n'aurait plus droit à un quatrième mandat, anticipe et prépare donc une sortie qu'il veut honorable, et, en aucun cas, par la petite porte. C'est l'un des objectifs, le principal, de la tenue d'une assemblée générale ordinaire, ce vendredi, après celle du 11 septembre 2021. A travers cette assemblée, l'homme cherchera à trouver une reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pendant son troisième exercice et à conforter l'adhésion de la grande majorité des clubs autour de sa personne, plus que de ses projets futurs et donc à mettre sa légitimité dans la balance.

Son premier défi est la présence d'un nombre record de clubs aux travaux de cette assemblée. Ce serait pour lui un premier et un gros succès. L'approbation du bilan sportif et des états financiers pour les deux saisons passées ( 2021 / 2022 et 2022 / 2023 ) serait également une grande réussite et un message fort et direct pour ceux qui ne désespèrent pas de mettre fin à son règne qui, à leurs yeux, n'est pas trop beau pour que ca dure davantage.

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Une dernière carte à jouer

Cette assemblée générale est perçue comme une dernière carte à jouer davant les associations membres et l'opinion publique pour répondre aux nombreux critiques et griefs faits à ce Bureau fédéral partant dans 7 mois. Le meilleur atout en main à brandir, en ce moment crucial, est un bilan financier plus qu'équilibré. Les recettes de la Fédération tunisienne de football ont atteint au terme de la saison 2022 / 2023 le chiffre éloquent de 64, 5 millions de dinars. Alors que l'immense majorité des clubs traversent des crises financières aiguës, la fédération, elle, roule sur l'or.

Elle a été la porte de secours pour les grands clubs endettés jusqu'au cou et les a aidés à coup de milliards pour régler leurs litiges financiers avec la Fifa et la CAF dans les délais et assurer leur participation aux compétitions continentales et intercontinentales . C'est un point positif à son actif. Elle s'appuie sur les rapports d'inspection de la Fifa, de la CAF et des hautes instances de contrôle de gestion de l'Etat pour se présenter comme un modèle de bonne gouvernance. Le rapport moral note en première ligne que le dernier rapport d'inspection, établi le 7 juillet 2023, s'est contenté de 8 recommandations sur l'ensemble des 61 remarques faites sur la gestion administrative et financière, sans mentionner la moindre infraction ou dépassement qui mérite des poursuites pénales et judiciaires.

La Fédération ferme ainsi l'accès à ceux qui veulent la réattaquer sur ce front. Surtout qu'elle vient de bénéficier de la confiance de la Fifa qui lui a accordé un don de 9 millions de dinars dans le cadre du programme « Foward 2023 / 2026» pour achever les projets en cours, à savoir l'équipement en matériel des plus modernes du Centre de la médecine du sport de la Fédération, la construction d'une académie spéciale pour les arbitres et d'un complexe hôtelier pour les équipes nationales féminines.

Un bilan sportif moins glorieux

Si le bilan financier est une source de satisfaction qui va jusqu'à la fierté, le bilan sportif est, lui, mi-figue mi-raisin. Les performances de nos équipes nationales Seniors, Espoirs, Juniors et Cadets n'ont pas été fameuses et ont alterné le bon et le moins bon. La participation de nos clubs en Ligue des Champions africaine et en Coupe de la CAF a été un échec cuisant. Notre arbitrage a été une grande zone d'ombre après avoir été carrément écarté des sommets mondiaux comme la Coupe du monde. Pis : il a perdu en crédibilité au niveau national malgré l'installation de la technique de la vidéo surveillance ( VAR ) ; les arbitres étrangers sont revenus en masse pour arbitrer les matches-chocs. Les deux premières journées du championnat confirment qu'il est toujours ce bât qui blesse.

Entre un bilan financier flatteur et un bilan sportif pas très reluisant, pour ne pas dire bien maigre, les associations membres vont trancher et arbitrer. Iront-elles jusqu'à donner un nouveau chèque et vote de confiance à ce Bureau fédéral ? C'est ce qu'attend et ce qu'espère de tout coeur Wadi El Jary. Pour une reconnaissance de son mérite et sa réhabilitation plus que pour souci électoral. Avant, peut-être de devoir céder la place et passer le relais en mars 2024.

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