Tunisie: «McKinsey» annonce - «Les grandes entreprises peuvent relancer l'économie africaine»

28 Août 2023

Selon McKinsey, d'ici 2030, les grandes entreprises africaines pourraient augmenter leurs revenus collectivement de plus de 550 milliards de dollars pour accéder à de nouveaux marchés et renforcer la productivité.

Le cabinet international de conseil en stratégie, McKinsey, vient de publier, récemment, une étude approfondie, intitulée «Réimaginer la croissance économique en Afrique : transformer la diversité en opportunités», qui examine la performance économique de chaque pays africain ainsi que celle des secteurs économiques clés. L'étude propose également différentes solutions susceptibles de permettre à l'Afrique de tirer pleinement parti de sa grande diversité et de relancer sa croissance après une décennie de ralentissement.

Une baisse du nombre des grandes entreprises, mais...

L'étude vient aussi dresser une série d'orientations pour les nations africaines, à leur tête l'amélioration des infrastructures urbaines et l'accroissement du nombre des grandes entreprises privées sur le continent noir, en particulier les entreprises locales.

Dans son analyse, le document estime que les performances des grandes entreprises en Afrique ont varié considérablement entre 2015 et 2021, période qui comprenait un ralentissement mondial des matières premières et le début de la pandémie liée au Covid-19.

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D'une manière générale, le nombre des grandes entreprises sur le continent a diminué par rapport à celui d'autres régions. Les auteurs de l'étude estiment que, depuis 2015, l'Afrique a perdu 16% des activités des grandes entreprises dont les revenus dépassent 1 milliard de dollars (seulement un dixième de la perte était dû aux effets du taux de change). Environ 50% des grandes entreprises qui ont fermé ont été acquises ou ont vu leurs revenus diminuer, étaient dans le secteur des services, dont 19% dans les industries extractives et 18% dans l'industrie manufacturière, la construction et les services publics.

En comparaison avec l'Amérique latine, cette partie du monde a connu une augmentation de 31% du nombre des grandes entreprises depuis 2015, tandis que la Chine et l'Inde ont respectivement attiré 57% et 30% d'entreprises supplémentaires avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars.

Malgré une baisse en termes de nombre, l'ensemble des grandes entreprises du continent africain a augmenté ses revenus de 4,9% par an en moyenne entre 2015 et 2021. Certains types d'entreprises ont cependant obtenu de meilleurs résultats que d'autres. Plus précisément, les entreprises sud-africaines ont augmenté leurs revenus à un taux moyen de 5,5% par an alors que ce taux s'élève à 4,4% par an pour les sociétés nord-africaines.

Quant aux entreprises du reste de l'Afrique, leurs revenus ont diminué de 1,7% en moyenne sur cette période, en raison de la baisse des taux de change. Les valeurs monétaires ont chuté de 16% en moyenne en Afrique du Sud et de 80% en Afrique du Nord, tandis que sur le reste du continent, elles ont chuté en moyenne de 189%.

Une capacité de résilience prouvée

Le document estime que les grandes entreprises privées ont un rôle important à jouer pour relancer le progrès économique en Afrique, étant donné qu'elles contribuent de manière disproportionnée à la croissance, à l'innovation, à l'emploi, aux exportations, à la productivité...

Dans ce même cadre, McKinsey estime que des recherches antérieures ont révélé que les économies émergentes avec des taux de croissance élevés comptaient deux fois plus de grandes entreprises que les autres économies. Mais les effets de la crise sanitaire, suivie d'un ralentissement de l'économie mondiale et d'une hausse de l'inflation, ont des pressions accrues sur les performances et le besoin de croissance. Malgré cette situation inquiétante et non rassurante, les grandes entreprises africaines ont fait preuve de résilience face aux défis de la dernière décennie et sont désormais bien placées pour grandir.

Leur succès et leur croissance auront des répercussions positives sur les PME qui participent aux chaînes d'approvisionnement et soutiennent la grande majorité des emplois sur le continent.

Le dynamisme entrepreneurial du continent montre déjà des signes encourageants : le financement du nombre de start-up technologiques en Afrique a été multiplié par 18 entre 2015 et 2021 et ces dernières ont aussi vu leurs revenus augmenter plus rapidement que le PIB du continent depuis 2015. Les start-up ont connu une croissance de 3% par an en moyenne au cours de cette période.

L'Afrique abrite de nombreuses grandes entreprises

Au moins 345 entreprises en Afrique ont un chiffre d'affaires annuel d'un milliard de dollars ou plus. Ensemble, elles génèrent des revenus de plus de 1.000 milliards de dollars et environ 230 de ces entreprises sont locales, c'est-à-dire qu'elles ont été lancées dans un pays africain, souvent par un entrepreneur local. Environ la moitié des grandes entreprises locales sont cotées en Bourse, 30% sont privées et le reste sont des entreprises publiques.

«Cinquante deux des entreprises du continent qui représentent plus d'un milliard de dollars sont des entreprises publiques. Ces grandes entreprises opèrent dans tous les principaux secteurs du continent, mais 70% de leurs revenus générés proviennent de seulement six sous-secteurs, à savoir : pétrole et gaz, mines, commerce de détail et biens de consommation, secteur financier, services, fabrication et télécommunications», souligne le document.

Les données relatives aux pays et villes africains révèlent des variations significatives. En effet, environ 40% des 345 grandes entreprises (soit 147) sont basées en Afrique du Sud, alors qu'en Egypte, ce nombre s'élève à 33 grandes entreprises contre 20 qui sont basées au Maroc et quatre en Tunisie.

Dans son analyse, l'étude souligne que ces firmes sont les relais essentiels de l'autonomie stratégique de leur pays d'origine et la garantie d'une plus grande résilience en cas de crise de l'offre. Elle estime également que les grandes entreprises africaines pourraient augmenter leurs revenus collectivement de plus de 550 milliards de dollars d'ici 2030 avec des stratégies ambitieuses pour accéder à de nouveaux marchés, renforcer la productivité, accroître l'efficacité opérationnelle...

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