Madagascar: Élection présidentielle - Guerre ouverte entre Sophie et Annick Ratsiraka

La ministre de l'Artisanat, Sophie Ratsiraka, a reproché à sa soeur Annick ses intentions de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

La guerre éclate au grand jour entre les filles Ratsiraka. La benjamine de la fratrie Ratsiraka, Annick, et sa soeur, Sophie, sont à couteaux tirés depuis un certain moment. Après avoir dépouillé l'Arema de ses figures restantes, en créant le « Rassemblement des pro-Ratsiraka », Sophie Ratsiraka est allée jusqu'à dézinguer sa soeur en public.

Les projets politiques des deux filles ne font pas l'unanimité au sein des Ratsiraka, et la candidature de Annick Ratsiraka à la prochaine présidentielle est la pomme de discorde qui finit par emporter la ministre de l'Artisanat et des Métiers. « C'est un mauvais calcul », a réagi Sophie Ratsiraka à propos des intentions de sa soeur. Pour la ministre, la formation politique de sa soeur, héritée de leur père, n'est pas encore à la hauteur des ambitions affichées de Annick Ratsiraka. « Il n'est pas encore temps », estime alors Sophie Ratsiraka qui a tiré à boulets rouges sur le choix de sa soeur de se présenter à la prochaine présidentielle.

Vulnérable

Les handicaps de Annick Ratsiraka sont d'abord d'ordre financier, insinue sa soeur. Les nerfs de la guerre manquent à l'Arema, semble-t-il. « Le parti est encore vulnérable » soutient-elle. Et la situation à laquelle est confrontée actuellement ce parti créé par Didier Ratsiraka « ne permettra pas encore de concourir à un marathon », affirme-t-elle en faisant allusion à la course à la magistrature suprême. Sophie Ratsiraka se demande même si sa soeur est en mesure de payer la caution de 200 millions d'ariary pour faire valider sa candidature.

%

Viser une présidentielle, pour le parti Arema dirigée actuellement par sa soeur, serait encore trop prétentieux aux yeux de Sophie Ratsiraka. Pour elle, les préoccupations de la formation de son père devraient être encore ailleurs. « Il est encore temps de se relever », estime-t-elle. Et de poursuivre que « concourir aux municipales, aux sénatoriales ou aux députations, est plus judicieux », estime Sophie Ratsiraka.

Andry Rajoelina

Les intentions de la secrétaire nationale de l'Arema n'arrangent pas la fille cadette de Didier Ratsiraka. « Je n'accepte pas d'engager au forceps le parti Arema dans une aventure pareille », a soutenu Sophie Ratsiraka. Et pourtant, elle a affirmé « avoir déjà abordé le sujet entre elles » mais la ministre n'est pas parvenue à faire reculer sa soeur dans sa décision de participer à la course vers Iavoloha.

Le coup de gueule de Sophie Ratsiraka risque d'affaiblir davantage le parti Arema qui a encore du mal à se relever après des décennies de mise en veilleuse. « Je préfère me taire maintenant pour éviter que le sujet provoque une querelle familiale », poursuit-elle. Pour cette raison, Sophie Ratsiraka ne sera pas dans le camp de l'Arema lors de la prochaine présidentielle. « Je vais soutenir la candidature de Andry Rajoelina », annonce-t-elle.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.