« De manière générale, les menaces existent dès lors qu'un organe de presse tente de faire de la critique sur la gestion du pays par la transition. » Au Tchad, Juda Allahondoum, directeur de publication du journal Le Visionnaire et président de l'organisation du Patronat de la presse tchadienne (PPT), s'inquiète de la liberté de la presse dans son pays où cinq organisations du secteur des médias ont dénoncé le climat d'intimidation, suite notamment à la suspension du site d'information Alwihd par la Haute autorité des médias et de l'audiovisuel (Hama).
Au Tchad, cinq organisations du secteur des médias dénoncent le climat d'intimidation contre la presse. Dans un communiqué commun ce 28 août 2023, elles alertent sur les « menaces » actuelles contre les journalistes et la liberté d'expression.
Cette déclaration fait suite à la suspension depuis le 26 août et pour huit jours du site d'information Alwihd par la Haute autorité des médias et de l'audiovisuel (Hama). Une suspension jugée « infondée » par les signataires, qui s'inquiètent également des intimidations et d'une tentative d'enlèvement du directeur du site, Djimet Wiche, au cours du week-end.
Juda Allahondoum, directeur de publication du journal Le Visionnaire et président de l'organisation du Patronat de la presse tchadienne (PPT), est un des signataires.
« De manière générale, les menaces existent dès lors où un organe de presse tente de faire de la critique sur la gestion du pays par la transition, estime-t-il au micro de François Mazet. Il y a des sujets où les autorités ne veulent pas qu'on s'y s'immisce, par exemple, dans cette situation de conflit à l'extrême nord du pays, le conflit également à l'extrême sud du pays ».
Juda Allahondoum lance : « Nous interpellons les autorités de la transition à tenir leurs promesses et à libéraliser le métier, à ne pas mettre trop de pression. Nous interpellons les responsables de la Hama, qui sont avec nous dans la presse privée, à être responsables de l'institution de régulation, à respecter leur cahier de charges et à ne pas trop mettre la pression sur les journalistes. Parce que, dès lors qu'on met trop la pression sur les journalistes, cela veut dire que ça cache bien des choses. »