Congo-Kinshasa: A Lubumbashi, un projet artistique pour sensibiliser les jeunes à la démocratie

En République démocratique du Congo (RDC), le centre culturel Waza de Lubumbashi sensibilise les jeunes à la culture de la non-violence et de la démocratie à travers l'art. Quarante-cinq d'entre eux viennent d'être formés dans le cadre du projet Bustani - « Jardin » en kiswahili - sur la musique hip-hop, le slam (poésie urbaine) et la bande dessinée. Leurs créations artistiques porteront sur la participation citoyenne au processus démocratique. Reportage durant une formation de slam.

Devant un public réduit, au centre d'art Waza, quinze jeunes font une première prestation de poésie urbaine, sur fond de musique. Baraka Musela, l'une d'entre eux, s'est exprimée sur l'environnement. « On nous a appris comment écrire nos propres textes, comment se présenter devant le public, comment dégager l'énergie de notre texte, comment ajouter de la musicalité, du rythme et autre », explique-t-elle.

Ce projet Bustani se veut un jardin de la création artistique et de la démocratie. Armand Kitembo, un autre jeune, se dit très motivé. « Moi, je viens de la commune Kenya où on brûle les pneus sur la voie publique, où on n'accepte pas la voix de tout le monde et on attaque tout le monde, raconte-t-il. Sans cette véritable démocratie, le pays continue à être à genoux ».

Ces jeunes ont désormais confiance en eux et vont pouvoir se produire devant un plus grand public en septembre prochain. Jenny Munyongamay, coach en slam, lance : « J'ai trouvé qu'ils étaient vraiment brillants. Ils se sont adaptés rapidement à la chose. Bien sûr, on a rencontré des difficultés. On avait des musiciens mais ils ont quand même adapté leur texte en slam. »

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Le projet Bustani a également formé 30 autres jeunes sur la musique et la bande dessinée.

Pour Marcus Ngoy, chargé du projet « Promotion de la démocratie locale » au sein de la GIZ (coopération technique allemande) à Lubumbashi et partenaire du projet Bustani, il est en effet important d'amener les jeunes à utiliser d'autres moyens d'expression plutôt que la violence alors que les élections générales, prévues le 20 décembre 2023, approchent en RDC.

« Un canal approprié pour atteindre le plus des jeunes durant cette période d'année électorale »

« L'art pourra contribuer à la culture du vivre-ensemble si, d'abord, elle est la plus expressive possible des réalités locales, estime-t-il. Nous sommes dans un pays hautement culturel et la musique joue un rôle très important dans notre pays et nous pensons que c'est un canal approprié pour atteindre le plus des jeunes durant cette période particulière qu'est l'année électorale ».

Marcus Ngoy conclut : « L'idée, ici, n'est pas d'amener des jeunes et leur enseigner une discipline artistique pour qu'ils puissent l'exploiter à des fins pécuniaires. Je pense qu'ils ont compris, qu'il ne s'agit pas seulement d'un gagne-pain, mais plutôt d'un moyen pour se faire entendre, un moyen pour sensibiliser les autres, non pas dans le message, mais les sensibiliser aussi à l'utilisation de cette discipline artistique comme moyen de se faire entendre. »

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