« Vous êtes les seuls à savoir ce qui s'est passé dans cette chambre de 17 h à 00 h ; mais ce qui est sûr, c'est que personne d'entre vous ne dit la vérité », a lancé, hier, le président du tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, après avoir écouté les versions de la partie civile et du prévenu. F. Sarr reproche à son mentor O. Diop, artiste comédien, d'avoir tenté de la violer pendant 7 tours d'horloge. Diop a été relaxé au bénéfice du doute.
Le 06 juillet 2023, vers 17 h, F. Sarr, âgée de 21 ans, mariée, a rendu visite à son mentor O. Diop, artiste comédien, pour qu'ils aillent chez un autre membre de leur troupe théâtrale. Ce dernier n'étant pas disponible, F. Sarr a accepté de patienter dans la chambre de Diop. L'attente a été interminable, selon les dires de la dame, parce que de 17 h à 00h, Diop a tenté de la violer, en vain. À la suite de sa plainte, le comédien a été arrêté. Il a comparu, vendredi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye pour attentat à la pudeur avec violences.
Si l'on se fie à la version de la comédienne en herbe, alors qu'ils étaient dans la chambre, Diop l'a invitée à enlever ses chaussures pour se mettre à l'aise. Elle lui a dit que ce n'était pas la peine. Il a insisté, l'a poussée sur le lit, a déchiré son slip et tenté de la violer. Elle a crié, mais les voisins devaient penser qu'ils étaient en répétition et ne sont pas venus à son secours. Diop a mis un tesson d'assiette sur son cou et a jeté son téléphone au mur. Ne faisant pas le poids devant lui, elle a serré ses jambes. Après plusieurs tentatives restées vaines, son mentor a fini par ouvrir la porte qu'il avait fermée à clé et a appelé un « tiak-tiak » pour qu'il la conduise à son domicile. Elle s'est dirigée directement chez S. Mboup, un autre membre de la troupe, qui l'a accompagnée chez le médecin et au commissariat de Yeumbeul Sud pour le dépôt d'une plainte. Mais le président n'a pas caché son étonnement. « Vous êtes restée seule dans une chambre avec Diop, s'il souhaitait vraiment vous violer, il n'avait pas besoin d'autant de temps, il aurait même pu vous tuer. Ce qui se passe, c'est que vous êtes restée dans la chambre de votre propre gré », a-t-il lancé à la fille.
Les propos tenus par F. Sarr sont loin de la vérité, s'est défendu Diop, né en 1992. Il a soupçonné la dame Sarr d'entretenir une relation amoureuse avec S. Mboup. Le jour des faits, il a fouillé son téléphone portable et découvert qu'elle avait mis « bébé d'amour » en enregistrant le nom de Mboup. Il a regardé leurs messages et a eu la confirmation de la relation adultérine. Il se sentait responsable d'elle et l'a sermonnée. Tout le monde l'appelle « papa » dans la troupe. Démasquée, son élève a pleuré. Il en a fait de même et lui a conseillé de mettre fin à cette relation. Diop l'a enlacée comme il le fait avec les autres membres de la troupe. « Cela fait partie de l'exercice théâtral », a tenté de se justifier le mis en cause.
S. Mboup, âgé de 23 ans, témoin, a soutenu qu'il dormait lorsque F. Sarr a débarqué chez lui pour lui dire que O. Diop avait tenté de la violer. Elle avait des traces de sang aux mains. Comme le président l'a fait remarquer aux deux parties, aucune d'elles ne dit la vérité. Aucune preuve des accusations n'a été rapportée. Il a requis la relaxe au bénéfice du doute.
De l'avis de Me Pape Mor Niang de la défense, la partie civile est actrice et a joué de la comédie à la barre. Sept heures pour une tentative de viol sur une fille frêle et convalescente, c'est tiré par les cheveux. Le problème c'est que son maître a découvert son secret et l'a sermonnée. À la police, elle a parlé de viol. Conduite chez le gynécologue, F. Sarr a parlé de tentative de viol. Me Niang a sollicité et obtenu la relaxe au bénéfice du doute.